L’agenda d’un écrivain : lapins, cases blanches et post-it jaunes
Le lapin qui trône en tête de billet, ce n’est pas pour faire joli. D’ailleurs, il est affreux ce lapin. Surtout quand c’est moi qui le pose.
Je vais vous parler de mon agenda d’écrivain. Vous allez voir, ce sera passionnant, je ne vais parler que de moi. Et de mon agenda d’écrivain. J’ajoute « d’écrivain » pour signifier qu’il ne peut être comme les agendas de tout le monde. Mais le drame, c’est qu’il est mis en page comme les agendas de tout le monde : chaque semaine, une double page, avec sept cases pour les jours et une case pour les notes. C’est d’une affreuse banalité, incompatible avec un statut d’écrivain, vous en conviendrez.
Je note donc mes rendez-vous du commun, ceux du travail et de mes loisirs, qui occupent une part de ma vie comme tout le monde, dans les cases de mon agenda comme tout le monde. Mais, dès que je me juche sur mon perchoir d’auteur, je note mes rendez-vous d’auteur sur des post-it jaunes que je glisse, désinvolte, dans mon agenda. C’est tout de suite plus chic, vous en conviendrez. Je les reporte bien plus tard, discrètement, chez moi, dans mon agenda. C’est passionnant, ce que je vous raconte, non ?
Oui, car c’est là que tout se complique et que point la catastrophe. Car il n’est pas facile de noter des rendez-vous du commun dans des pages encombrées de post-it. Le plus simple est alors de déplacer le post-it à une autre page de son agenda.
Et c’est ainsi que j’ai déplacé le post-it « Salon Le Mans, 11 et 12 octobre » à quelques semaines de là, laissant apparemment libre ce même week-end pour le Salon des écrivains-blogueurs. Auquel je viens innocemment de m’inscrire. L’engagement du Mans était antérieur, je m’y suis tenu, d’autant que j’étais convié à un débat : je me suis désisté du salon des écrivains-blogueurs, très embarrassé. Vis-à-vis des organisateurs, bien sûr, mais aussi vis-à-vis des quelques fidèles de ce blog qui m’avaient annoncé leur passage. Mes plates excuses à tous pour cet affreux lapin. À ce propos, pour devancer vos questions, le lapin de la photo, c’est un Géant des Flandres.
Voyons le bon côté des choses : ce désistement laisse une place libre (il en reste quelques autres) pour le salon des écrivains-blogueurs, les après-midi des samedi 11 et dimanche 12 octobre, à Paris XIème. Si vous tenez un blog littéraire ET si vous avez publié au moins un livre, vous pouvez déposer votre candidature auprès de Gima [email protected] Si vous pouvez assurer votre hébergement à Paris, précisez-le.
L’autre bon côté des choses, c’est que vous aurez un prétexte pour aller au Mans. C’est un excellent salon qui fêtera ses trente ans. L’an dernier, 32.000 visiteurs étaient venus, alors que je n’y étais même pas.
La fréquentation va donc exploser cette année.
Les plus perfides insinueront que ce sera à cause d’un thème du salon « La littérature érotique à travers les époques et les continents ». Mais ce ne sera pas le seul. Il y aura aussi « Littératures d’Afrique » sous l’égide de Bernard Magnier (Actes Sud). Et une thématique pluriannuelle, celle consacrée aux « peuples premiers », recentrée cette année sur les « peuples des hauteurs » (Himalaya, Andes). Là, me voici sur mon terrain. Je participerai à une table ronde (et littéraire) sur le sujet "Vers d'autres terres, d'autres ailleurs..." qui semble créée sur mesure pour mon prochain recueil « Qui comme Ulysse ».
On m’a rassuré : il n’est pas indispensable que je participe aux tables rondes sur la littérature érotique. J’aurais été bien en peine d’apporter quelque éclairage intéressant que ce soit, même en jouant sur les époques ou les continents. Il est d’ailleurs étrange que le thème m’inspire si peu, j’en parlerai dans un prochain billet. C’était pourtant aujourd’hui la bonne occasion, puisque j’avais placé ce billet sous l’ombre tutélaire du lapin…