Fauve d’Izia Soley

De quoi ça parle ? Il ne s'avoue jamais vaincu. Elle non plus.

Shilow est sombre, dur, mystérieux. Il n'a de comptes à rendre à personne, et ça lui convient très bien. Les filles ? Il les garde quelques heures dans son lit, jamais plus. Et si elles s'attachent, tant pis pour elles. Sauf qu'avec Méléri, c'est différent. Il l'a connue enfant, elle est devenue femme. Elle était discrète, elle ose lui tenir tête.

Et surtout, le désir qui les consume est brutal, brûlant... irrésistible. De défis en défis, d'affrontements en étreintes passionnées, qui cédera le premier ?

Mon avis :

C'est une histoire d'amour mais surtout et avant tout de pouvoir. Les stratégies sont complexes et le ping-pong incessant; par conséquent c'est un livre que je vous déconseille si vous souhaitez une lecture sans prise de tête. En revanche, si les parties d'échec vous plaisent, vous pouvez foncer.

Shilow et Méléri ont une relation singulière depuis qu'ils se connaissent : elle avait huit ans et lui treize. Il est l'enfant adopté de la tante de cœur de Méléri. Ils ont passé tous leurs étés ensemble. Leur connivence s'est établie tout de suite. Elle a viscéralement compris les blessures non visibles dont souffrait Shilow et en retour il l'a toujours poussée à dépasser les limites dans lesquelles elle s'enfermait. Méléri était une petite fille timide voire timorée qui ne pouvait pas s'exprimer sans bégayer en-dehors du centre familial. Depuis ils ont grandi et le sentiment qui les anime également. Il y a deux ans, Méléri a pris son courage à deux mains comme Shilow l'a toujours incitée à faire mais elle s'est brisée les ailes sur lui. Aujourd'hui, elle a décidé de reprendre sa vie en main et de l'affronter. La guerre ne fait que commencer ...

Cette histoire est, je vous avertis, un billard à plusieurs bandes ! Méléri s'installe dans le Kansas, chez sa tante, et accessoirement chez Shilow, avec un plan en tête. S'il semble bien établi chez elle, il est plus nébuleux pour nous, lecteurs. Les chapitres s'enchaînent en alternant le présent et le passé pour permettre de mettre les choses dans le contexte. Shilow et Méléri ont un passé commun avec beaucoup de références qui peuvent nous échapper au premier abord. Mais je vous avoue que je n'ai pas toujours trouvé cela évident. Pour les méninges c'est stimulant mais j'ai eu plusieurs fois la sensation de ne pas tout saisir. Force est de constater que je n'aimerais pas jouer au poker avec ces deux personnages !

Shilow est incontestablement ce que je pourrais qualifier de connard. Il est distant, désagréable, dédaigneux et jean-foutre. C'est à se demander ce que Méléri peut lui trouver. Et en avançant dans la lecture, on découvre que son armure est très épaisse. Il faut beaucoup de temps pour réussir à l'apprécier. Sous sa surface d'homme des cavernes, se cache un petit garçon terrifié. Quant à Méléri, elle est juste solaire, attendrissante mais loin d'être une petite chose fragile. Mais avec la famille qu'elle a qui s'avère être une énorme couveuse, il faut bien qu'elle s'affirme. Je serais curieuse de savoir quelle était l'image que l'auteure avait en tête pour ce personnage : une pin-up plantureuse s'habillant selon la mode des années 50 avec une couleur de cheveux qui change tous les quatre matins ?

C'est une narration et une histoire qui changent pas mal de ce que j'ai lu dernièrement et cela fait du bien. Les personnages secondaires sont également bien campés et donnent au récit une dimension intéressante. J'ai mis du temps mais ai pris beaucoup de plaisir à rentrer dans l'univers de Méléri et Shilow. Il est intense, brutal et extrêmement érotique. Je ne sais pas si l'auteure l'a prévu mais je serais curieuse de retrouver une histoire avec Callie, Cherry, Bart et Canaan. Je pense qu'il y a moyen de faire quelque chose... Pour stimuler vos neurones, je vous conseille des exercices cérébraux ou cette lecture, vous avez le choix !

Fauve d'Izia Soley

4,99 €

On aime :

• Une belle partie d'échecs
• Un vrai connard en puissance
• Une héroïne solaire
• Des personnages secondaires intéressants

On aime moins :

Des références qu'on ne saisit pas toujours