Je continue ma quête du regard sur soi, et de la contemplation, avec ce livre de Clémentine Mélois qui explore d’une manière toute personnelle l’activité de lecture, mais dans laquelle je me suis complètement retrouvée… Elle commence d’emblée par expliquer comment mettre son nez dans un livre. A chaque lecture, un souvenir olfactif. Puis, viennent les premières pages qui décideront de tout. Arriverons nous à nous laisser embarquer ? Ensuite, elle raconte comment elle a essayé de retrouver dans la vraie vie les saveurs croisées dans des romans, le goût des sandwichs de Maigret par exemple, la fameuse madeleine de Proust et des recettes décrites. Mais il y a aussi l’océan, l’aventure, comme dans les lectures d’enfance.
« A cause de Marie-Pierre Planchon, de Houat et de Moby Dick, j’ai vécu sur une île.«
Jusqu’à ce qu’un drame dans son entourage la ramène sur terre, loin des romans, vers la poésie d’abord, puis vers Le seigneur des anneaux, auquel elle va vouer un véritable culte, jusqu’à décorer sa chambre comme si c’était un des éléments du Pays du milieu... Clémentine Mélois a dans cet essai sans queue ni tête, une langue pleine de fraîcheur, que je découvre. J’y ai retrouvé mes enthousiasmes de lectures enfantines, mes bizarreries et obsessions de lectrice. Ce livre parlera à tous ceux qui ont les mêmes, le goût des mots et des phrases, du détail.
« Je lis pour faire diversion. Détourner ma propre attention et essayer d’oublier l’absurdité du monde. Tromper l’ennui. »
C’est un livre qui fait du bien, à sa manière, qui réveille l’intellect et donne envie de contempler un moment son propre rapport aux livres.
Editions Grasset – mars 2020
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…