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Deux cents ans après, l’INCAA continue la guerre d’indépendance [Actu]

Publié le 30 mars 2020 par Jyj9icx6
A la fin de la semaine dernière, plusieurs organisations rassemblant des exploitants de salles de cinéma et des distributeurs (tous à capitaux étrangers) ont pris l’opinion publique à témoin de leur malheur en réclamant ouvertement à la République argentine le droit de conserver le produit d’une taxe pour compenser la perte d’exploitation due au confinement et pouvoir présenter des jolis bilans bien satisfaisants à leurs vautours de sociétés-mères aux États-Unis.
Le président de l’Institut national du Cinéma et des Arts Audiovisuels, INCAA, leur a fait une réponse cinglante digne du meilleur style des pères de la patrie, les grands héros de l’indépendance que furent Manuel Belgrano, Juan Martín Pueyrredón et José de San Martín.
Je vous laisse juges.

Deux cents ans après, l’INCAA continue la guerre d’indépendance [Actu]

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(Il n'y manque qu'une chose :
la formule en hommage au général Manuel Belgrano)


Buenos Aires, 28 mars 2020
à l’attention de Leonardo Racauchi CAEM (Chambre Argentine des Exploitants de salles multiples)
María C. Devoto Borrelli FADEC (Fédération argentine d’Exploitants cinématrogrphiques)
Oscar García Nai International II Inc. / Showcase Cinemas
Objet : Contribution définie à l’article 21, alinéa A de la loi 17.741
En ma qualité de Président de l’organisme qui veille sur la contribution citée en objet, je m’adresse à vous en réponse à votre encart public du 26 mars 2020 afin d’éclaircir des imprécisions certainement involontaires faisant allusion à une demande d’« Exemption ou de délais de paiement de la contribution au cinéma » que, en tant que tel n’existe pas mais qui pourrait être une allusion à la contribution portée en objet de la présente. Qu’il me soit permis d’expliquer, bien que vous le sachiez, que cette contribution est payée par les spectateurs lorsqu’ils achètent leur entrée au cinéma. Les Exploitants ne sont que des agents collecteurs de cette recette qui ne leur appartient pas. Il convient de dire que dans les mois qui ont précédé la pandémie, le cinéma a vendu plus d’entrées qu’au cours des années antérieures et qu’il n’y a aucun motif pour réclamer, je n’ai même pas compris à qui, le droit de conserver cet argent. Ceux qui savent me font savoir que l’agent collecteur qui ne reverserait pas tout ou partie de [la somme] en dedans des trente (30) jours suivant sa perception » serait punissable au nom de la loi. Aussi suis-je certain que nous voulons tous éviter d’ajouter du contentieux aux problèmes que nous imposent déjà les circonstances présentes.
A l’exception de la deuxième demande incluse dans le point n° 5 de votre note, l’« exemption ou le délai (…) de paiement des taux de réinscription de l’activité auprès de l’INCAA », que nous accepterons de renvoyer au moment où vous reprendrez vos activités, nous n’avons pas faculté pour intervenir sur les autres points.
Cependant, permettez-moi d’exprimer notre désaccord avec la réclamation présentée par des entreprises qui rendent compte à des sociétés étrangères qui ont l’habitude de considérer les normes culturelles comme une interférences dans leurs affaires et qui, maintenant, mettant en doute leur position dominante, seraient en train de jeter des travailleurs à la rue au moment même où elles réclament de l’État qu’il paye pour elles leur loyer dans les centres commerciaux.
Je vous prie d’agréer, etc.
Luis Puenzo Président de l’INCAA (Traduction © Denise Anne Clavilier)
Et « à la fin de l’envoi, je touche », comme le dirait un héros bien français, non pas tant de cinéma d’ailleurs que de théâtre (et en alexandrins, s’il vous plaît).
Pour en savoir plus : lire l’article de Página/12 lire le communiqué de l’INCAA

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