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L'Univers de David Lynch

Publié le 02 avril 2020 par Hunterjones
L'Univers de David Lynch Confession.
Je suis maladivement amoureux du cinéma de David Lynch.
Certains d'entre vous le saviez déjà.
Laissez-moi tenter de vous dépeindre une partie de son univers.
Lynch dit de son propre cinéma qu'il est plus près du cinéma européen que du cinéma des États-Unis. Ce qui ne l'a jamais empêché d'être un grand admirateur du cinéma de Kubrick, Wilder, ou Hitchcock, qui était Anglais, mais dont le film Rear Window, tourné aux États-Unis avec des Étatsuniens, reste l'un de ses préférés. Les Vacances de M.Hulot de Jacques Tati, Strsozek de Werner Herzog, Carnivals of Souls de Herk Harvey, Deep End de Jerzy Skolimowski et le cinéma de Federico Fellini et de Roman Polanski ont tous été des influences majeures sur le jeune Lynch.
Sunset Boulevard, de Billy Wilder, un film parfait, est aussi un film qu'il considère parfait.
L'Univers de David Lynch
Les thèmes explorés dans ses films sont récurrents. On y retrouve les mêmes interprètes, les mêmes images, les mêmes couleurs, les mêmes compositions, les mêmes techniques, comme si il assemblait un large casse-tête de son oeuvre. Ce qui est le propre du vrai artiste. Comme Fellini, il utilise largement le concept du rêve ou l'imagerie liant au rêve. Quelque chose de l'esthétique surréaliste, passion qu'il n'a jamais cachée. Le subconscient devenant son principal moteur de développement artistique.
L'Univers de David Lynch
Dans The Elephant Man, John Merrick rêve de sa mère. L'agent Cooper rêve de la chambre rouge dans la série télé Twin Peaks, et les trames narratives et visuelles des films Eraserhead, Mulholland Drive et Inland Empire sont tous trempées dans une logique de rêve. Dune utilise des tonnes d'espaces oniriques. Ses films sont donc marqués par une sorte de réalisme magique usant de motifs de rêves rappelant des drones survolant la conscience humaine.
L'Univers de David Lynch "Je ne suis pas absurde, se défend Lynch, je ne fais qu'être attentif au monde autour de moi, dans les café et les endroits publics, les gens font des choses extrêmement étranges en tout temps, au point qu'on ne les voit presque plus, mais moi je vois l'absurdité absolument partout"
L'industrie et l'industriel est aussi récurrent chez Lynch, grand amateur de voitures et de mécanique. L'imagerie de la machinerie, la puissance des pistons, l'ombre des drilles à huile, le bruit des scieries, la fumée des usines, sont tous utilisés et aperçus, dans des moments de déserts moraux dans les films Eraserhead, The Elephant Man, Twin Peaks, et on reste autour de la machinerie dans The Straight Story
L'Univers de David Lynch
On explore aussi beaucoup le coeur d'activités criminelles au sein d'une société. Lynch doit pleinement savourer le passage de Donald Trump à la présidence en ce moment. On côtoie le banditisme avec Frank Booth dans Blue Velvet , on fraie avec les trafiquants de cocaïne dans Twin Peaks,
Lynch, tout comme l'excellent auteur J.G.Ballard, est aussi fasciné par l'idée de la difformité. Dans ses deux premiers films, Eraserhead et The Elephant Man, c'est même le coeur du traitement.
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Il se dit européen dans son art mais reste aussi excessivement américain. Outre The Elephant Man dont l'action se situe dans l'Angleterre victorienne et Dune, situé dans un univers dystopien futuriste, tous ses films sont fermement ancrés dans les États-Unis. Dans The Straight Story, il les traverse carrément. La route et l'esthétique des années 50 sont souvent présentes. Dans Mullholland Drive, Lost Highway, Wild At Heart, dans la musique de Blue Velvet qui nous fait entendre Orbison et Vinton. Lynch avait entre 4 et 14 ans dans les années 50. Il écoute toujours l'enfant en lui. J'aurai toujours un immense respect, vous le savez, pour ce genre d'humain.
L'Univers de David LynchÀ partir des années 90, Lynch a commencé à séparer la femme en deux. Souvent la blonde et la brune. Dans Twin Peaks, Laura Palmer a une cousine, Maddy Ferguson qui est aussi jouée par l'actrice Sheryl Lee. Dans Lost Highway, Patricia Arquette est fantasmée en blonde et en noire dans la peau de Renée Madison et Alice Wakefield. Dans Mullholland Drive, Naomi Watts et Laura Herring non seulement semblent changer complètement de rôle et de rigueur psychologique à mi-chemin du film, mais elles changent de nom. La première étant Diane Selwyn et Betty Elms et Herring étant Camilla Rhodes et Rita.
L'Univers de David Lynch Dans Inland Empire, Laura Dern incarne Nikki Grace, mais aussi Susan Blue.
On évoque à la fois la passion de Lynch pour le film Vertigo d'Alfred Hitchcock et à la fois son intérêt pour la physique quantique pour expliquer ses choix de fraction des personnages et ses bris narratifs et temporels.
L'Univers de David Lynch
Pour ajouter à l'idée du réalisme magique, un personnage est souvent muni de qualités supernaturelles. Illustrant la peur ou la haine emmagasinée quelque part. Il y a un inexplicable homme sombre et martien dans la planète de Eraserhead. BOB dans Twin Peaks, Un homme mystérieux se révèle à Bill Pullman dans Lost Highway. Un cowboy se pointe dans Mullholland Drive. Un fantôme dans Inland Empire. Une approche plus près du rêve encore.
L'Univers David Lynch
Il a travaillé et retravaillé plusieurs fois avec les mêmes gens, Angelo Badalamenti à la musique, Mary Sweeney, ancienne épouse de Lynch mais qui a continué à agir comme monteuse de ses films, Johanna Ray à la distribution des rôles, les acteurs Harry Dean Stanton, Jack Nance, Kyle MacLachlan, Naomi Watts,  Isabella Rossellini, Grace Zabriskie, Catherine E.Coulson et Laura Dern.
L'Univers de David Lynch
Je suis immensément bouleversé par son cinéma.
Qui habite mes sens longtemps après visionnement.
J'ai 8 de ses 10 films dans ma besace à films. Et toute la saison 1 de Twin Peaks.
Je n'ai pas The Straight Story ni Inland Empire qui m'ont moins marqués. Mais je pourrais un jour aller me chercher si un prix raisonnable s'y rattache.
L'Univers de David Lynch J'ai l'impression de me balader dans des rêves, parfois des cauchemars quand je visite son cinéma.
À temps perdu, qui ne l'est jamais avec moi, je revisite ses films depuis la semaine dernière.
Dans l'ordre de création.
Ça me fait oublier les cauchemars diurnes de votre notre planète.

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