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La Vénus de Lespugue révélée, de Nathalie Rouquerol et Fañch Moal (éd. Locus Solus) - deuxième partie

Publié le 05 avril 2020 par Onarretetout

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C’est le regard et la pratique d’un artiste qui prévalent dans la deuxième partie du livre, ceux de Fañch Moal. Et son expérience est une prise en mains. « Le premier contact intime avec notre statuette se fit tout naturellement au creux de ma main » (passons outre le fait que je lui envie cette sensation). Il dit qu’il a immédiatement su que cette pièce est « parmi les plus importantes réalisations, toutes dimensions confondues, de l’univers sculpté ».Toutes les pages qui suivent vont le démontrer : la fluidité, les passages, les appuis, les tensions, la lumière, les proportions, le travail, les outils, l’artisanat. Les sculptures de l’antiquité au XXe siècle peuvent lui être comparées. Aucune ne représente la réalité, elles sont toutes chargées d’interprétation, de symbolisme. Celle-ci, dont on ne connaît ni l’artiste ni l’éventuel commanditaire, qui n’était précédée d’aucun commentaire conceptuel, celle-ci est l’oeuvre de quelqu’un qui s’y connaît, qui a acquis des savoirs et des savoir-faire. Quand bien même on nous a fait croire que nos ancêtres étaient des ignares, puisqu’ils n’avaient pas nos connaissances. Mais c’est sans aucun doute vouloir ignorer que nos connaissances viennent d’avant et certainement de ces millénaires qu’on aurait tort de mépriser. Depuis quelques semaines, je vois circuler sur les écrans une main robotisée qui résout un rubik’s cube. De quelle intelligence s’agit-il ? L’intelligence des mains qui ont façonné la Dame de Lespugue est plus vivante, plus à même de réaliser ce chef d’oeuvre qui a traversé les époques, environ 25000 ans ! Et sans les énergies dont nous épuisons la terre. Fañch Moal évoque quelques interprétations possibles de la statuette mais il n’en privilégie aucune, il en rejette quelques farfelues ou celles qui la réduisent à un seul de ses aspects. Ce qu’il met en évidence, c’est que son auteur (homme ou femme) est d’abord un humain et qu’il met dans son oeuvre la même puissance qu’un Rodin, par exemple pour les Bourgeois de Calais.

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De nombreuses questions restent sans réponse et c’est tant mieux. La Dame de Lespugue garde encore des secrets et, notamment, celui qui provoque mon émotion.

Pour retrouver l'article qui présente la première partie, c'est ici.


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