La fille de Brooklyn est une histoire qui part sur les chapeaux de roue et garde le rythme jusqu'à la fin. J'ai dévoré ses 473 pages en deux soirs.
L'intrigue est complexe et entrecroise deux drames, celui de l'enlèvement et de la séquestration d'adolescentes par un pervers, dix ans plus tôt, et celui de la disparition récente d'une jeune femme qui avait autrefois réussi à fuir cet enfer.
Le propos
Raphaël et Anna se paient une fin de semaine de congé en amoureux, trois mois avant leur mariage. Cependant, le mystère qui plane sur l'enfance et la jeunesse d'Anna rend Raphaël suspicieux et anxieux. Poussée dans ses retranchements, Anna lui montre la photo de trois cadavres calcinés. " C'est moi qui ai fait ça " lui dit-elle. Choqué, Raphaël s'enfuit. Mais reprenant bientôt ses esprits, il fait demi-tour et revient à la maison de location. Trop tard. Anna n'y est plus. Il comprend qu'elle est rentrée à Paris, ce qu'il s'empresse de faire à son tour pour courir demander le pardon à la femme qu'il aime et écouter l'histoire sous-jacente à ce drame. Or Anna est introuvable. Avec l'aide de Marc, voisin de palier et ami, ancien flic à la retraite, il se lance dans une enquête qui met au jour une affaire pleine de ramifications et de cadavres.
Le style
Le style de Guillaume Musso est clair et limpide, sans particularités mises à part les constantes références à des œuvres littéraires, cinématographiques ou picturales qui m'ont occasionnellement agacée par leur nombre. Raphaël s'exprime au je alors qu'un narrateur impersonnel nous fait part des faits et gestes de Marc, ces choix éditoriaux s'avérant tout à fait pertinents à la lumière du dénouement de l'histoire. Par contre, l'idée de permettre à des personnages décédés de nous donner leur version des faits dans la dernière partie du roman me semble plus discutable et un peu facile. Reste que l'intrigue est bien menée et qu'elle captive le lecteur.
Guillaume Musso, La fille de Brooklyn, XO Éditions, 2016, 473 pages