John Fante

John est né à Boulder au Colorado de parents italiens. Il développe un vif dédain pour la pauvreté dans lequel il grandit. Il commence l'Université du Colorado, mais à 20 ans, la quitte pour aller s'installer dans le Sud de la Californie dans le but précis d'écrire et de se sortir de la pauvreté.
À la fois fier et honteux de ses origines italiennes, il se sent ridiculisé par ses pairs qui lui trouvent des sobriquets racistes. Il en développera une approche défensive de la vie à jamais. UN certain complexe d'infériorité peu aidé par sa taille de 5 pieds 1, 5 pieds 2 maximum.
À 20 ans, tentant de devenir écrivain à L.A., alors que le crash boursier frappe New York et le monde, il ne peut que tremper à nouveau dans une nouvelle misère. Ses histoires sont pour la plupart rejetées par les revues, mais The American Mercury finit par en accepter une. Altar Boy. C'est H.L.Mencken qui l'accepte et le même qui l'aidera à publier son premier livre, en 1938. Son alter ego se nomme Bandini.
Un an avant, Fante fait la rencontre de Joyce Smart et l'épouse. C'est en 1939 qu'il publie son récit Ask The Dust. Une merveille. Le livre raconte encore Fante/Bandini, tentant de se sortir du L.A. pauvre, de devenir écrivain, tout en étant amoureux de Camilla Lopez, serveuse mexicaine qui essaie un peu trop à ses yeux de paraître Étatsunienne, et qui est dure avec lui. Un fameux portrait de la jeunesse des années 30 sur la côte ouest qui inspirera de nombreuses personnes. Dont Charles Bukowski qui sera instrumental à faire en sorte que ce livre devienne une lecteur scolaire obligatoire aux États-Unis.

Il écrit de nombreuses nouvelles. En 1940, un recueil de ses nouvelles est lancé.  John & Joyce ont 4 enfants, 3 garçons et une fille. Tous nés dans les années 40.
Dans les années 50, il se déniche un job de scénariste de films. Il en écrit, mais il travaille surtout les scénarios des autres. Un de ses romans, Full of Life, est adapté en film et mettra en vedette Judy Holliday et Richard Conte sur grand écran. Il accepte de nombreuses job de script docteur pour bien des écrits finissant au cinéma hollywoodien, mais rien de majeur. Il se garantie un salaire. En 1955, on lui diagnostique un grave diabète qui lui coûtera éventuellement l'amputation d'orteils, des pieds et au final des deux jambes en plus de le rendre, peu à peu, aveugle.

En 1970, il se joint à Rudolph Borchert pour lancer un autre livre qui reste dans les saveurs mexicaines. 7 ans plus tard, il lance une histoire familiale dont Françis Ford Coppola achètera les droits d'adaptation, mais ne mènera jamais le projet à terme. C'est autour de cette époque que Bukowski tente de faire connaître Fante. Et réussit. Il fait même dire à son alter ego à lui, Henri Chinaski, que son auteur préféré est Fante dans son livre Women.

Sa santé chute dramatiquement. Il dicte son dernier livre à sa femme, en 1982. Il meurt en 1983, à 74 ans, du diabète.
Plusieurs de ses écrits seront publiés post mortem.
Trois recueils de nouvelles, trois autres de correspondances, un livre incomplet et The Road to Los Angeles, son tout premier, entrant dans le cycle des 4 Bandini (deuxième dans la chronologie narrative), mais qui ne sera jamais publié avant 1985.
Les trois autres étant Wait Until Spring, Bandini, Ask The Dust et Dreams of Bunker Hill.

En 2006, le scénariste Robert Towne, qui s'était servi de Ask The Dust pour s'inspirer de la jeunesse de la côte ouest des années 30 pour scénariser Chinatown, adapte Fante au cinéma. Yvan Attal fait la même chose livré en octobre dernier, adaptant une de ses meilleures nouvelles.
Fante, que certains ont appelé précurseur de la beat generation, écrivait sur les endroits et les gens qu'il fréquentait à Wilmington, Long Beach, Manhattan Beach, Bunker Hill, Hollywood, Echo Park, Malibu. La pauvreté, le catholicisme, la vie de famille, l'italoaméricanité, l'identité, les sports, la vie autour de l'écriture étaient tous des thèmes de son écriture.

Sa voie claire, ses personnages vifs, son instinct brutal, sa douloureuse honnêteté, souvent campés dans un humour auto dérisoire et noir, on fait de lui quelqu'un de très aimé, encore aujourd'hui, et de fort respecté comme le géant qu'il aspirait être, mais n'aura jamais été tellement de son vivant.
John Fante était né aujourd'hui, il y a 111 ans.
Il y a 10 ans, aujourd'hui, on rebaptisait les intersections de la 5ème rue et de Grand Avenue à L.A. afin de la renommer le John Fante Square, en honneur au quartier qu'il fréquentait à la bibliothèque.
Là aussi, où Bukowski l'avait découvert.