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Cinéma : Les éternels, de Jia Zhang-Ke + Le lac aux oies sauvages, de Diao Yi-Nan

Publié le 11 avril 2020 par Paulo Lobo
Cinéma : Les éternels, de Jia Zhang-Ke + Le lac aux oies sauvages, de Diao Yi-Nan

« Le lac aux oies sauvages » : un trip halluciné et poétique

Le lac aux oies sauvages : un film noir halluciné d’une beauté formelle inouïe.


Depuis que nous sommes entrés en mode confinement, forcément la télévision est devenue un élément fondamental de notre quotidien. La plupart du temps, l’écran est au service de la famille, les enfants naviguent entre les séries Netflix et certaines chaînes jeunes, tandis que mon épouse privilégie les chaînes hispaniques et les novelas latinas sur YouTube - un torrent de romanesque décliné sur des dizaines voire des centaines d’épisodes. De temps en temps, principalement tard le soir, je me permets d’investir le salon pour un film de cinéma, une one-shot, une œuvre qui se suffit à elle-même et qui se laisse déguster en 2 ou 3 heures de visionnement. (C’est à ce moment que, malgré mes implorations, tout le monde part se réfugier ailleurs dans l’habitation, sur un iPhone ou un IPad; je suis un dinosaure qui peine à convaincre ses propres enfants de ses passions cinéphiles...).Donc, je vois des films. Certes, il y en a qui ne servent pas à grand chose, on les regarde en se disant bof, ceci est très moyen ou médiocre, j’aurais mieux fait de poursuivre la lecture du roman en cours. Donc, ces dernières semaines, j’ai vu quelques films oubliables, qui ne méritent même pas d’être cités, et d’autres plus intéressants et bien faits, par exemple le sympathique « Brooklyn Affairs » d’Edward Norton ou l’excellent « Mademoiselle de Joncquières » d’Emmanuel Mouret, avec Edouard Baer et Cécile de France.Mais les deux véritables coups de cœur de cette période trouble me sont venus de Chine. Coïncidence heureuse, à deux jours d’intervalle, j’ai vu deux œuvres magistrales, jouissives, de celles qui me font m’exclamer « quand le cinéma atteint ces sommets, je suis comblé ! ».De quels films s’agit-il ? me demandez-vous.« Les éternels » de Jia Zhang-ke, avec Zhao Tao et Liao Fan.« Le lac aux oies sauvages » de Diao Yi’nan, avec Hu Ge, Gwei Lun Mei et Liao Fan.(Faut absolument que je fasse un effort pour bien écrire et surtout pour retenir les noms de tous ces artistes remarquables)Les deux films sont mis en scène de façon éblouissante, tous les deux sont magnifiquement beaux sur le plan de la photographie, le premier est plus enclin à un certain réalisme social tandis que le deuxième y va à fond dans le flamboiement du film noir. Des histoires puissantes, une narration toujours inventive, des acteurs et actrices sublimes, des images d’une poésie indicible et sauvage. Tout ce que j’aime au cinéma ! Cinq étoiles pour tous les deux ! Merci le cinéma chinois !Si vous avez la possibilité de les dénicher en DVD ou VOD, n’hésitez pas ! (Évidemment, cela serait mille fois mieux de les voir sur grand écran, dans une salle de cinéma, mais comment faire ?)

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