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Mes citations littéraires préférées #9

Publié le 12 avril 2020 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

Quoi de mieux en cette période de confinement que de se perdre dans les livres ?  Parenthèse imaginaire, évasion fictive, la lecture nous permet, plus que jamais, de couper court avec la réalité et les préoccupations anxiogènes actuelles.

Deux livres ont récemment su m’entrainer vers de nouveaux horizons, l’un au coeur du Mexique des années 1920, aux côtés de la sulfureuse Frida Kahlo, l’autre dans le Barcelone des années 1940 période sombre de l’histoire espagnole où les livres tiennent, là aussi, une place essentielle pour les protagonistes.

Ces deux romans ont été l’occasion de relever, une nouvelle fois, une série de belles phrases et de petits mots qui m’ont touché. Bien souvent, ces courts extraits permettent de retranscrire l’atmosphère générale des romans dont ils sont issus.

J’admire le talent de ces auteurs et autrices qui manient l’art de la plume afin de nous faire sourire ou verser quelques larmes. J’espère, dans tous les cas, que ces nouvelles citations vous plairont autant qu’à moi. Pour retrouver mes précédentes sélections, c’est ici!

Mes citations littéraires préférées #9

« Elle ne voit que lui sans même avoir à le regarder ».

Claire Berest – « Rien n’est noir » (mon avis ici)

« A son contact, la fête monte d’une octave, les insolences se réveillent, les grains de beauté brillent, les intrépidités endormies s’échauffent, ça grésille. Sa seule présence annule l’érotisme flottant des beaux parleurs et des corps bien bâtis. Il capte et captive ».

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Elle qui a vingt ans se sent déjà vieillie, voudrait respirer, à nouveau sa jeunesse, retendre le fil doré de son ancien tumulte qui ne la faisait jamais se déplacer autrement qu’en une traînée de feux-follets ».

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« A quinze ans, elle avait surtout des fourmillements dans les mains, dans la tête, des idées d’insurrection, et sous les paupières, des images d’extase à venir ».

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Quand elle peint elle ne réfléchit pas, elle danse comme une furieuse sans bouger, elle recouvre ses habits dorés de « bailarina », elle peint parce que son dos lui fait si mal qu’elle voudrait en finir, parce que ça étourdit les fantômes qui ricanent dans son dos et qu’elle en oublie le corset, Frida peint pour les enfants morts du quartier qu’on enterre avec une couronne en papier sur la tête parce qu’on a pas d’argent pour faire ça autrement, elle peint parce que son père lui a dit, un jour, qu’il fallait apprendre à regarder, et, par-delà, à voir, elle peint parce que c’est tout ce qui lui reste ».  

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Elle pensait à son père qui avait passé sa vie à photographier le Mexique et qui, étrangement, ne prenait que rarement les visages en photo. Il disait qu’il n’aimait pas prendre de clichés des gens, parce que cela aurait été comme défier Dieu en embellissant ce qu’Il avait créé laid. Frida, elle, s’attaquait à la beauté de la laideur et se fichait bien de défier quiconque ».  

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Frida a toujours adoré les légendes, leurs ficelles naïves semblent toucher plus juste le coeur sombre du réel ».

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Frida est trop intense parfois, impossible à son contact d’oublier que l’on va tous mourir et que notre passage ici est une sorte de violence magique, futile, essentielle et grotesque, interdit d’oublier que nous sommes tous reins et peau d’inconsolables incendies ».

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Lucienne aime cela chez elle, plus que tout. Sa propension à avoir un pied dans le monde et l’autre dans l’ailleurs, toujours vivre comme sur une sorte de marelle, on lance le caillou qui tombe sur l’enfer ou le paradis, et on y va à cloche-patte gaiement, la vie comme un jeu cruel où l’on dessine par terre des arcs-en-ciel naïfs ».

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Frida n’envie pas Diego, ne le jalouse en rien, parce qu’être Frida est bien assez, être Frida est déjà lourd et suffisamment amusant les bons jours ». 

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Comment s’aime-t-on quand l’autre a cessé d’être impénétrable ? »

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Elle affiche le sourire accidenté de ceux qu’on ne peut plus atteindre si facilement, ceux qui ont gagné à la lutte d’autres rives que l’immédiate douleur des fureurs sentimentales ».

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Je ne peux pas marcher, mais je peux danser avec toi quand je me tue à la tequila alors qu’importe, tu veux prendre ton aller-retour en ahanant entre mes cuisses ? Sers-toi, mes jambes sont mortes depuis longtemps, fais pleuvoir ta transpiration sur mon front, ça mouillera mes larmes, ça me donnera le spectacle de l’amour et puis c’est gratuit. La honte c’est pour les gens qui ont quelque chose à perdre non ? Qui ont peur de leur image, le reste c’est de la littérature. Moi, mon image je me la coltine depuis cent tableaux, je ne mens pas, ces yeux qui me fixent, je ne sais pas si ce sont vraiment les miens, ça me donne le vertige d’y penser, d’imaginer le cerveau, pâte molle, qui habite derrière ces yeux. Je bois, je rote, je tombe, je ne suis pas ta poupée aux jupons cousus. Je suis un squelette maigre avec des cheveux longs, en attente. Mets-toi à table, ici, c’est la « pulqueria » des gens qui ne rentrent pas chez eux, des désaxés nés du mauvais côté de la lune. Et la lune, moi, je vais la chercher au fond du verre ».

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Je bois pour noyer ma peine, mais cette garce apprend très vite à nager. »

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« La peinture c’est un lieu sur la mappemonde de son caractère ».

Claire Berest – « Rien n’est noir »

« Est-elle la seule à souffrir de ne pas voir directement son propre visage, et de savoir qu’il en sera toujours ainsi ? De n’en connaître que le reflet, c’est à dire l’image ? »

Claire Berest – « Rien n’est noir »

Mes citations littéraires préférées #9

« Six ans après, l’absence de ma mère était toujours pour moi un mirage, un silence hurlant que je n’arrivais pas à faire taire à coups de mots ».

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Il y a des choses que l’on ne peut voir que dans le noir ».

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Si j’avais pris le temps de réfléchir un peu, j’aurais compris que ma dévotion pour Clara n’était qu’une source de souffrance. Mais je n’en l’adorais que plus, à cause de cette éternelle stupidité qui nous pousse à nous accrocher à ceux qui nous font du mal ».

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Haïr pour de bon est un talent qui ne s’acquiert qu’avec l’âge ».

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Paris est la seule ville du monde où mourir de faim est encore considéré comme un art ».

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« La méchanceté suppose une détermination morale, une intention et une certaine réflexion. L’imbécile, ou la brute, ne s’attarde pas à réfléchir ou à raisonner. Il agit par instinct, comme un boeuf de labour, convaincu qu’il fait le bien, qu’il a toujours raison, et fier d’emmerder tout ce qu’il voit différer de lui, que ce soit par la couleur, la croyance, la langue, la nationalité ou la manière de se distraire. En fait, le monde aurait besoin de plus de gens vraiment méchants et de moins de simples crétins… »

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Se demander simplement si on aime est déjà la preuve qu’on a cessé d’aimer ». 

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Faire sa cour, c’est comme danser le tango : absurde et tout en fioritures ».

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Les raisons de dire la vérité sont limitées, mais le nombre de celles qui poussent à mentir est infini ». 

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Le moyen le plus efficace de rendre les pauvres inoffensifs est de leur apprendre à vouloir imiter les riches ». 

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Les livres sont des miroirs, et l’on y voit que ce qu’on porte en soi-même ». 

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Peu de choses sont aussi trompeuses que les souvenirs ».

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Le destin attend toujours au coin de la rue. Comme un voyou, une pute ou un vendeur de loterie : ses trois incarnations favorites ». 

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Garde tes rêves, tu ne peux jamais savoir à quel moment tu en auras besoin ». 

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Je l’embrassai sur le front comme si je voulais le protéger des fils invisibles qui l’éloignaient de moi, de cet appartement exigu et de mes souvenirs. Comme si je croyais que ce baiser pourrait tromper le temps et le convaincre de passer au large, de revenir un autre jour, dans une autre vie ». 

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Il existe des personnes dont l’on se souvient et d’autres dont on rêve. Pour moi elle avait la consistance et la crédibilité d’un mirage : on ne se pose pas de questions sur sa réalité, on le suit, simplement, jusqu’au moment où il s’évanouit ou se défait ». 

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

« Même de là, au pied de la montagne , on entrevoyait la ville infinie des morts qui escaladait le versant jusqu’au sommet pour continuer de l’autre côté. Avenues de tombes, allées de dalles, ruelles de mausolées, tours couronnées d’anges flamboyants, forêts de sépulcres se pressaient les unes contre les autres. La ville des morts était une fosse de palais, un ossuaire de mausolées monumentaux, gardés par des armées de statues en décomposition engluées dans la boue ». 

Carlos Ruiz Zafon – « L’ombre du vent »

Mes citations littéraires préférées #9

Ces quelques mots choisis vous ont-ils donné envie de découvrir ces oeuvres littéraires ? Avez-vous également noté sur un bout de papier les dernières citations qui vous ont touché ? 

Crédit photo de couverture : L&T


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