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De regrettables incidents

Publié le 21 avril 2020 par Adtraviata

De regrettables incidents

Quatrième de couverture :

Pure comme le cristal et belle à faire damner un saint, Olga mène, auprès de sa famille d’origine kazakhe, une vie sans histoire dans une petite commune de Belgique. Jusqu’au jour où le directeur du théâtre de la ville vient proposer à son père de l’engager. En dépit de ses réticences, celui-ci finit par accepter.
Jalousée par les femmes de la troupe, convoitée par les hommes, la jeune première voit très vite les passions se déchaîner autour d’elle. Sa présence contribue à raviver de douloureux souvenirs et à révéler d’indicibles secrets. « De regrettables incidents », ainsi que les qualifie l’ancien directeur du théâtre.

Le sujet de départ est intéressant, une troupe de théâtre amateur et une future jeune première à la situation précaire puisqu’elle peut être renvoyée du jour au lendemain avec sa famille au Kazakhstan et que sa jeune soeur a une grave maladie cardiaque. Mais il me faut l’avouer, j’ai eu du mal à m’attacher à l’histoire et aux personnages au début. Il m’a bien fallu une centaine de pages pour m’accrocher. En fait c’est le moment où on comprend le sens du titre, ce que sont ces « regrettables incidents » que le roman a vraiment pris de l’intérêt pour moi. A partir de là, et après la représentation théâtrale, quand le tout prend des airs de roman policier et que l’auteur distille des surprises à rebondissements pour trouver le fin mot de l’affaire, je n’ai plus pu lâcher le livre. Armel Job a vraiment construit cette deuxième partie comme un imbroglio diabolique.

Même si ce n’est pas le meilleur Armel Job que j’aie lu, j’ai donc fini par apprécier ma lecture. Envers et contre tout, il y a une « recette Armel Job » qui fonctionne : des portraits qui font mouche, un ancrage dans le terroir, un angle différent à chaque fois (ici une jeune fille réfugiée et des couples marqués par des secrets profondément enfouis), une thématique (ici le théâtre qui fait vivre les passions si proches finalement de la vraie vie). Et je reviendrai donc avec plaisir à d’autres textes de l’auteur.

Un exemple de portrait acidulé :

« De toute façon, Arsène Chockier, que ses parents avaient pris soin d’engendrer à titre unique et définitif afin de préserver l’héritage, n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour les activités ancestrales de la famille. Malgré une scolarité tumultueuse, il se flatte d’occuper un poste à l’université de Liège, dans le département de philosophie, une science à laquelle personne, à Jalbour, ne comprendrait rien, ce qui le dispense d’en faire étalage. La seule expression de son érudition tient dans une certaine façon de lever le menton qui confère à ses paupières l’obliquité caractéristique des universitaires se penchant vers le commun des mortels. » (p. 82-83)

Armel JOB, De regrettables incidents, Robert Laffont, 2015

Rendez-vous Armel Job en ce Mois belge – J’ai lu ce livre en même temps que mrs pepys, merci pour les échanges !


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