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(Carte blanche) à Claude Minière : De l'impossibilité de traduire Hopkins

Par Florence Trocmé

De l’impossibilité de traduire Hopkins

God-s-grandeur
Huit ans après la publication d’un solide dossier par la revue Nunc (n° 27), il semble que l’œuvre de Gerard Manley Hopkins (1844-89) connaisse un regain d’actualité. C’est toujours le caractère intriguant (ou « terrible ») de cette œuvre qui accroche l’actualité. Catastrophes n’avait pas pris en compte mes notes sur La difficulté de traduire Gerard M. Hopkins mais Benoît Casas en ce mois d’avril fait surgir le nom du poète sur sitaudis*, où il présente une tentative de traduction** d’un poème abondamment commenté dans les Universités britanniques, « God’s Grandeur ».
Personne n’a encore bien traduit Hopkins, ni en français, ni en anglais. Le déclic du poème chez lui, c’est un saut, un sursaut, une terrestre résurrection. Si vous voulez comprendre la suite, il faut au moins passer de l’anglican au jésuitique. Déplacement des accents, doublement des noms et des adjectifs pour « dire » l’ivresse de l’Un, abandon du corset de rétention rationaliste…Épousailles de l’élan, affirmé, affranchi, et provoquant. Une adhésion sans frein et sans fin qui, envers et contre tout, se laisse emporter par le Présent, par la Présence, comme par un hourra dans les moissons.
Peut-être faudrait-il --- ainsi que Pound l’avait fait pour les Classiques Chinois --- prendre le risque d’inventer. De ne pas autant se cogner à la syntaxe, mais vivre Hopkins.
Claude Minière
*Ce n’est certes pas la première fois que le site fait une place à Hopkins et Jacques Demarcq en juillet 2015 rappelait qu’Henri Poncet avait édité De l’origine de la beauté.
**Sa traduction, non, ce n’est pas ça.  Mais qui réussirait ?


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