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Les curiosités du cabinet

Publié le 25 avril 2020 par Onarretetout

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Il y a quelques jours, dans ce blog, vous pouviez lire un article intitulé « Lieux d’aisance » où vous trouviez des propos de Gérard Macé et de Henri Cueco. En cliquant sur ce titre, vous pouvez le relire aujourd’hui. J’y ai pensé à nouveau à cause d’un texte de Jacques Abeille (ci-après) dans les premières pages de son roman La clé des ombres (éd. Le Tripode). Ce texte m’a rappelé quelques lignes d’un roman de Patrick Süskind, Le pigeon : « Lorsque Jonathan eut ainsi compris que l'essence de la liberté humaine consistait en la jouissance d'un w.c. à l'étage et qu'il jouissait, lui, de cette liberté essentielle, il fut envahi d'un sentiment de profonde satisfaction ». On peut aussi, dans le livre de Muriel Barbery, L’élégance du hérisson, écouter le Confutatis du Requiem dans des toilettes à la japonaise. Dans le livre de Rebecca Lighieri, Il est des hommes qui se perdront toujours, deux enfants descendent aux toilettes d’un bar, le garçon montant la garde devant la porte que sa petite soeur ne veut pas fermer de crainte de ne pas pouvoir la rouvrir ensuite. C’est donc de ce lieu qu’il sera question aujourd’hui, un lieu que vous fréquentez régulièrement, un parmi tous ceux que vous avez visités dans votre vie. Il ne s’agit pas de raconter ce que vous y faites, mais en quelques lignes, de le décrire. Choisissez celui que vous voulez, que ce soit le quotidien, ou celui d’un hôtel, ou un cabinet de votre enfance, le cabanon au fond d’un jardin, ou encore vos toilettes idéales… Vous pouvez passer aussi de l’un à l’autre, les comparer, ou pas. Peu importe. 

Exemple : texte de Jacques Abeille (La clef des ombres)
En fait de palier, à ce niveau, l’escalier aboutit à un long couloir d’où il repart vers les hauteurs de la maison. Ce couloir partage l’immeuble sur presque toute sa longueur, en deux logements symétriques, et s’achève à la porte des commodités communes aux deux locataires. (…) La profondeur du petit endroit est à peu près égale à la largeur des deux cuisines entre lesquelles il s’insère. Face à la porte, au centre de l’espace  et noblement surélevée par deux marches — qui ne sont pas le fruit d’un luxe humoreux, mais le produit des contraintes techniques relatives au branchement d’une conduite d’évacuation — la cuvette de porcelaine blanche comporte un siège de bois ciré, articulé, la lunette close par un abattant de même matière. Fixé au mur un tuyau s’élève pour rejoindre un réservoir de fonte  d’où pend, côté jardin, une chaîne prolongée d’une poignée, elle aussi de céramique blanche. Cette chaîne, contre toute attente, ne constitue pas la seule atteinte à la rigoureuse symétrie des lieux. Du même côté, de la porte au tuyau de chasse, la paroi est revêtue d’un papier de tapisserie à fond rose semé en quinconce d’un motif de feuillage vert tendre, tandis que l’autre portion  des murailles est uniformément blanchie.

C’est à vous main tenant. Merci de poster votre texte dans les commentaires ci-dessous. 

photo de la page Facebook Helmut & Gilbert - Groupe créé pour s'amuser pendant le confinement, par la création d'un ami imaginaire que vous pouvez customiser à votre guise, seul impératif que ce soit des toilettes ou un élément de salle de bain (lavabo, bidet etc etc)


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