Comment une histoire d’amour commence, comment on voudrait qu’elle dure, nous qui regardons cette pièce se dérouler, comment nous souffrons avec le personnage quand elle s’arrête soudain. C’est tout l’art d’Alexis Michalik de nous saisir dans son texte, de nous faire témoins de ce qu’on ne voit pas d’ordinaire parce que le temps passe, parce qu’on a tant à faire, parce qu’on a soi-même des questions sur sa propre vie. Mais voilà, ça fait toujours ça avec cet auteur : il fait de nous plus que des témoins, il nous met en empathie. Il nous attache à chacun des personnages, même celui ou celle qu’on ne supporterait peut-être pas dans la vie. Mais là, on y est. On rit, on pleure, on accompagne et puis, à la fin, on est dans le secret. J’aime que le prénom de Jeanne commence et finisse comme celui de Justine. J’aime que l’amour puisse être aussi fraternel. J’aime que rien ne soit jamais fini. J’aime que l’écrivain tombe dans la lecture. J’aime cette façon qu’Alexis Michalik a de nous raconter des histoires et de nous les donner pour qu’elles deviennent nôtres.
J’aime aussi rencontrer dans cette pièce (que j’ai lue et non vue au théâtre) une fille de treize ans, objet de tant de sollicitude, qui n’a rien en commun avec le garçon de treize ans, porteur d’une tout autre histoire (Rhapsodie des oubliés), bringueballé, lui, par la société.