Partager la publication "[Critique] 47 METERS DOWN : UNCAGED"
Titre original : 47 Meters Down : Uncaged
Note:
Origine : Grande-Bretagne
Réalisateur : Johannes Roberts
Distribution : Sophie Nélisse, Corinne Fox, Brianne Tju, Sistine Rose Stallone, John Corbett, Nia Long, Brec Bassinger…
Genre : Horreur
Durée : 1h28
Date de sortie : 2 janvier 2020 (Amazon Prime)
Le Pitch :
Des amies décident d’aller nager dans des grottes immergées abritant des ruines mayas. Alors que l’après-midi se déroule dans la bonne humeur, des requins s’invitent à l’excursion. Piégées loin sous la surface, les infortunées exploratrices vont devoir redoubler de vigilance et de courage pour espérer s’en sortir…
La Critique de 47 Meters Down : Uncaged :
Pas évident de se faire remarquer au sein d’un genre aussi fourni que la sharkploitation. Ceux qui s’y frotte se répartissant en général en deux catégories : les aspirants Spielberg qui tentent d’imposer une nouvelle référence après Les Dents de la mer et ceux qui donnent allègrement dans le vieux nanar faisandé à la Sharknado. Le réalisateur britannique Johannes Roberts quant à lui, appartient davantage à la première catégorie. Son In the Deep, ou 47 Meters Down en version originale, ayant parvenu à gentiment se tailler un beau petit succès auprès des amateurs, grâce à sa mise en scène efficace et à son pitch propice à des frissons claustrophobes assez délectables (deux plongeuses se retrouvent piégées dans une cage à requin au fond de l’océan). Un succès qui l’a logiquement encouragé à remettre le couvert avec 47 Meters Down : Uncaged. Une suite qui oublie le concept de cage mais pas celui de l’enfermement. Les héroïnes se retrouvant cette fois-ci bloquées dans un réseau de grottes submergées…
The Descent sous l’eau avec des requins
Baigné par le soleil du Brésil, 47 Meters Down 2 ne perd pas de temps avec les présentations. Normal, car au fond, tous ses personnages répondent à un cliché bien précis : la fille pas populaire du tout qui va peu à peu s’imposer, la star du bahut super canon, le gentil papounet prêt à tout, etc. L’intérêt n’est donc pas dans la psychologie ou les interactions entre les protagonistes car on se doute bien dès le début de qui va se faire bouffer et qui a le plus de chances de survivre. En cela, en sa qualité de sorte de slasher aquatique avec des requins, 47 Meters Down : Uncaged s’avère moins original que le premier, dont le concept lui conférait d’emblée une certaine épaisseur. Non ici, ce qui prime, c’est le spectacle. Spectacle que l’on pourrait résumer ainsi : de jolies filles se frittent avec de gros requins dans des grottes. C’est tout ? Oui, et vu la qualité de l’exécution, ce n’est déjà pas si mal.
Les dangers de l’archéologie sous-marine en milieu hostile
Ayant entre temps réalisé l’indigent The Strangers : Prey at Night, Johannes Roberts semble beaucoup plus à l’aise avec les requins et les nanas en bikini qu’avec les tueurs masqués. Surtout que cette suite lui permet d’appliquer à la lettre tous les clichés du genre. Ses prédécesseurs les plus zélés lui ayant balisé la route. Une mission qu’il prend à cœur, se focalisant de manière fort pertinente sur le show, sans chercher l’originalité à tout prix et évitant de sombrer dans le ridicule. 47 Meters Down 2 se résumant à une succession de scènes fort bien emballées et d’attaques de requins bien furieuses. La rythmique étant de plus assez soutenue pour tenir l’ennui à distance. On note même quelques morceaux de bravoure durant lesquels la tension parvient à s’élever bien au-dessus de la moyenne, comme cette tentative d’évasion vouée à l’échec car plombée par l’empressement et l’égoïsme de certains personnages. Les actrices se montrant à la hauteur, même si certaines manquent clairement d’expérience pour incarner des émotions un peu plus complexes que la simple peur primale (en gros, Sistine Stallone, la fille de vous savez qui, devra affûter encore un peu son jeu pour prétendre à prendre la relève de son père). Mais ce n’est pas grave car on ne demande pas à un film comme celui-là de faire du Shakespeare. Surtout quand à côté, le maître de cérémonie parvient à faire preuve d’assez de générosité, bien aidé par de bons effets-spéciaux, pour emporter la mise. Alors certes, 47 Meters Down 2 n’est pas aussi audacieux que son prédécesseur ni aussi virtuose ou furieux que d’autres mètres-étalons de la catégorie comme Instinct de survie, ou, dans un autre style, le récent Crawl, mais sa fougue et la qualité de son exécution lui permettent de garder la tête hors de l’eau et donc de s’avérer fort divertissant.
En Bref…
Moins original que le premier volet, 47 Meters Down : Uncaged propose un spectacle enlevé et saignant dont les amateurs du genre auraient bien tort de se priver. Pas le film de requin du siècle mais un bon divertissement tout de même.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Amazon Prime