Magala, Espagne.
En mars dernier, le centre pour personnes âgés d'Ana del Valle, une espagnole de 106 ans, a commencé à refuser de recevoir les visites des familles puisque plusieurs de leurs propres employés étaient atteints de la Covid-19.
20 des 22 employés avaient testé positif à la maladie. Les résultats pour connaître l'état des résidents a donc pris plus de temps à être connu puisque les employés pouvant performer les tests étaient eux-même absents de la résidence. Mais il était certain que bien des âgés résidents seraient aussi atteints.
Bien entendu, Ana Del Valle en était finalement atteinte. À 106 ans, on ne misait pas beaucoup sur sa guérison. On l'a envoyé à l'hôpital. Ses proches ont multiplié les appels conférences, on a envoyé plusieurs photos, on a fait des visites dans le mesure de ce qui pouvait être fait. Des visites distantes. On s'est préparé pour la dernière rencontre d'une vie centenaire. Plusieurs générations de del Valle se sont regroupés. Après deux tests, elle était toujours positive.
Mais...
Au troisième, elle avait vaincu la maladie!
À 106 ANS!
On apprenait dans la même semaine que deux autres femmes de 101 ans vivaient le même parcours en Espagne aussi.
Avant de comprendre pourquoi.
Pour les deux autres femmes de 101 ans, je ne sais pas, mais pour Ana, on a remonté 100 ans derrière. Elle avait aussi connu l'épisode de la grippe espagnole. Sa famille au grand complet avait été atteint de la grippe espagnole. Tout le monde avait été affaibli, mais s'en était sorti. Habitant un petit village, à un certain moment, la famille a commencé à manquer de vivres. C'est elle, à l'âge de 7 ans, qui avait été mandaté par la famille souffrante pour se rendre en ville, à pieds, chercher de quoi se nourrir pour la maison. S'exposant davantage à la maladie. Et la vainquant, une première fois. Formant probablement, à l'âge de 7 ans, les anticorps suffisamment forts pour vaincre ce type de virus.
100 ans plus tard, son corps, même affaibli par le temps, faisait de même.
Formidable.
Bedford, Angleterre.
Le Capitaine Tom Moore, 99 ans, à l'approche de ses 100 ans, a choisi de marcher, en uniforme, 100 fois dans son jardin, de long en large, avec sa marchette, afin d'amasser des fonds et de faire sa part contre la pandémie.
Une de ses filles, travaillant pour une agence de publicité, a choisi de publiciser son exploit, trouvant tout ça, assez impressionnant de la part de son vieux père. Mais elle ne s'attendait qu'à un clin d'oeil aux nouvelles. Qu'entre 100 et 1000 livres sterling seraient remis à la NHS (National Health Service).
Les Anglais, en ces temps durs, avaient besoin de bonnes nouvelles.
Ils ont répondu massivement. Le turbulent animateur Piers Morgan a donné de sa propre poche 10 000 livres sterling. Le Premier Ministre Britannique Boris Johnson, la Reine, et des tonnes et des tonnes de gens de partout, lui ont envoyé des mots d'encouragements, des cartes, tant de cartes qu'il a fallu louer un endroit pour les disposer, mais surtout des sous, au point qu'il a amassé plus de 32 millions de livres sterling à donner à la NHS.
L'armée l'a fait promouvoir colonel.
Captain Tom n'en demandait pas tant.
Ces centenaires sont si inspirants en ces temps d'occasionnels lourds abattements.