Wanted

Le dernier roi d'écosse, Reviens-Moi, Jane : trois films ont fait de James McAvoy un des acteurs que je prends grand plaisir à voir au cinéma. Idéal dans les rôles de héros romantique et passionné, il change de registre ici avec son premier grand rôle dans un blockbuster. Dans Wanted, James McAvoy prend les traits du looser de service dont la destinée va aller au delà de ses rêves (ou cauchemars) les plus fous. Carton aux Etats-Unis, ce blockbuster estival tient-il la route ?

La critique  

Le blockbuster le plus jouissif de l'année ?

Wesley (James McAvoy) a la loose. Il travaille comme chargé des comptes dans des bureaux glauques. Sa patronne, une obèse légèrement tyrannique et complètement agacante, lui met la pression, sa petite amie le fait cocu avec son pote et collègue Barry...Et pour enfoncer le clou, Wesley est victime de violente crises. Angoissé, plus nerveux que jamais, il n'est qu'une marionnette dans une société où tout le monde se laisse de plus en plus lobotomiser. Et voilà qu'un jour, au supermarché, il se retrouve visé par un tueur. Une femme arrête la balle, elle s'appelle Fox (Angelina Jolie) et va lui apprendre que son destin n'est pas du tout la vie glauque et sans intérêt à laquelle il s'était accoutumé. Wesley est le fils d'un grand membre d'une société d'assassins. Ces derniers recoivent l'ordre de tuer des gens dans le but de faire régner l'équilibre, éviter les catastrophes, empêcher le monde de tomber dans le chaos. Le père de Wesley était le membre le plus fort de cette étrange communauté et on lui apprend qu'il a été tué. Seul notre angoissé de service peut donc prendre la relève. Il va être formé pour devenir un tueur de premier ordre et assassiner celui qui n'est autre que le reponsable de la mort de son paternel (qui au passage avait abandonné Wesley dès la petite enfance). Prenant enfin son destin en main, oubliant le garçon timide et faible qu'il était pour devenir un homme, un vrai, musclé et pro de la gachette, Wesley va tenter de remplir sa mission...Mais il n'est pas au bout de ses surprises...

Dans la salle de l'UGC des Halles, ce samedi soir, les gens crient, applaudissent devant Wanted. Véritable attraction de fête forraine, le film fait sensation. Il faut dire que dès les premières minutes, Timur Bekmambetov nous entraine dans une spirale de sensations fortes. Nous découvrons Wesley qui vit dans l'angoisse, la caméra nous fait partager cette sensation et sa vie de looser prête à rire autant qu'elle inquiète. Le scénario fait la part belle à une voix off désilusionnée, assez acide. Puis Wesley découvre sa destinée suite à une scène d'action où les explosions et temps forts se succèdent à la vitesse de l'éclair. Wanted commence très fort, nous donne toute l'adrénaline qu'on est en droit d'attendre face à un blockbuster. Et sur la durée, les effets spéciaux ne décevront pas , notamment lors d'un scène dans un train complètement spectaculaire. Bref, l'idéal pour se changer les idées. Juste ça ? Pas tout à fait.

Wanted ne veut pas se contenter d'être un blockbuster explosif. Refusant de jouer la carte du divertissement décérébré, le réalisateur nous offre un trip à la Matrix, reprenant aussi bien certains aspects visuels que scénaristiques de son modèle. On pourra d'ailleurs accuser Timur Bekmambetov de faire un peu trop son marché sur ce qui a déjà été fait avant. Il est d'ailleurs marrant de remarquer que le mentor de Wesley ,joué par Morgan Freeman , s'appelle Sloan alors que le scénario réserve une surprise qui fait déjà beaucoup penser à la série Alias. Mais peu importe : Wanted pioche dans d'autres oeuvres mais parvient à en tirer le meilleur, livre une synthèse détonnante et franchement jouissive. Le héros, joué avec brio par James McAvoy , est on ne peut plus attachant et l'identification est très simple. On plonge instantanément avec le héros dans des aventures riches en action et, aussi, en émotions. Le film s'achève sur une audace réjouissante, le réalisateur appellant le spectateur à clairement se bouger le cul. Il lui dit : "Et toi ? Tu fous quoi? Prends ton destin en main mec!" Et aussi débile que ça puisse paraitre , le message passe. On sort de la salle avec la niaque et l'envie de ne plus être l'acteur simplet d'une vie trop balisée. Adaptation de comic réussie et blockbuster efficace : Wanted est la sensation américaine grand public de l'été.

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