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Soit je meurs, soit je vais mieux

Par Luc24

La critique  

Soit je meurs, soit je vais mieuxL'adolescence, ses révoltes et ses découvertes

Martial (François Civil) a 16 ans et rejoint en cours d'année une classe de Seconde. Ses parents viennent de se séparer, il vit avec sa mère (Florence Thomassin) qui tient à entretenir leurs liens. Mais Martial est un adolescent qui se cherche et faire un calin à sa maman n'est plus vraiment une partie de plaisir. Au lycée, Martial n'est pas accueilli à bras ouvert, il reste seul dans son coin et n'a pas vraiment envie d'être sympathique avec les autres. Et puis, petit à petit, il est intrigué par deux jeunes filles black de sa classe (Marine et Carine Barbosa). Elles sont jumelles, restent à l'écart des autres, ne parlent pas. Décidé à mieux les connaitre, Martial les observe, les suit. Après l'avoir légèrement repoussé, les deux jumelles vont faire de lui leur nouveau compagnon de jeu et d'errance. Ensemble, ils vont aller dans des appartements de bourgeois (les deux soeurs volent les clés à leur mère qui est femme de ménage) , y manger, se parfumer, boire, glander...Pendant ce temps, les parents de Martial font chacun leur route , n'ayant pas peur de se remettre très vite de leur séparation et d'afficher une sexualité décomplexée devant un ado déjà chamboulé. Et c'est bien connu, à 16 ans, la question sexe turlupine nos teenagers. Martial et les deux soeurs en resteront-ils au stade de l'amitié ? Qui sont-elles vraiment ? Quelles sont leurs limites ? Récit initiatique en perspective...

Soit je meurs, soit je vais mieux

Le film s'ouvre sur Martial dansant avec son squelette en plastique dans sa chambre. Il est solitaire, il a des rapports difficiles avec sa mère, a du mal à exprimer ce qu'il ressent. La mère, c'est Florence Thomassin. Légèrement fantaisiste, toujours touchante, essayant de faire du mieux qu'elle peut tout en ne perdant pas de vue son bonheur personnel. Pour que son fils s'intègre dans sa nouvelle école, elle le pousse à inviter des amis pour un gouter à la maison. Mais Martial n'a pas d'amis, alors il invite le tombeur du lycée, moyennant vingt euros pour faire bonne figure. Cette scène dans le salon (désert car personne n'est venu) , entre les deux ados qui ne se connaissent pas et la mère qui veut provoquer une amitié impossible, est une des pépites du film de Laurence Ferreira Barbosa. Elle saisit ,tout le long de son nouveau long métrage, le mal être adolescent, ses questionnements, les rapports difficiles avec la famille, le passage de l'enfance à un âge plus adulte. Premier rôle du film, François Civil est parfait. Martial est le type de garçon à qui personne parle mais qui est trop cool, qui gagne à être connu. Seul dans sa chambre, il se mutile de temps en temps avec son couteau , comme ça, discrètement. Et la discrétion, la réalisatrice connait ça. Elle ne souligne jamais trop les émotions, restant constamment dans la subtilité et baladant son spectateur.

Soit je meurs, soit je vais mieux

Soit je meurs, soit je vais mieux est un film dans lequel on s'abandonne volontiers. Comme Martial, nous sommes intrigués par ces deux jumelles, nous découvrons ces appartements inconnus, nous flirtons avec l'ivresse et les dangers de l'adolescence. Chaque scène offre des surprises, des tensions, de l'émotion. Les personnages sont justes, ils sonnent vrai. Lorsque sa mère décide de partir pour le laisser seul quelques temps à la maison, Martial va alors se marginaliser. Picole toute la journée, petite déliquance naissante, premières fois en tous genres...Ce film singulier sur l'adolescence évite tous les clichés, surprend souvent par son audace et son impertinence et nous fait passer un très bon moment de cinéma. A découvrir.


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