Né pauvre dans le misérable quartier juif du vieux Caire, l’enfant chéri de ‘Haret el-Yahoud, la ruelle aux Juifs, le jeune homme flamboyant, dont les clubs et bars attirent la haute société cairote, a dû fuir son pays natal. Il débarque à Naples sans famille, sans ami, sans un sou. Seul l’accompagne le fantôme de Dieter Boehm, son tortionnaire nazi, recruté après guerre par l’armée égyptienne. Zohar s’échappe d’un pays à feu et à sang, d’une société malade à l’image de son roi, Farouk, ramolli de luxure et détesté par son peuple, d’une société nécrosée par la montée des Frères musulmans, l’infiltration des anciens nazis , les pogroms contre les juifs et la rébellion conduite par le puissant Gamal Abd el-Nasser. Finalement parvenu en France, il va lier son obsession à celle d’Aaron, de Lucien et celle de Paulette, aussi… Ils constituent un trio soudé par l’envie d’en découdre avec le passé qui les hante. Contre les bourreaux de leur passé, un même procédé : deux balles dans la tête, la première pour la vengeance, la seconde pour la signature. C’est là l’incroyable histoire que son fils François va découvrir, celle qui lui fera comprendre la mystérieuse promesse faite par son père à la « Société des Belles Personnes », l’assemblée des femmes de Bab el Zouweila, un quartier pauvre du Caire. Et qu’il décidera de poursuivre. Entre fresque historique et grand roman, des heures sombres de l’Égypte à la part enfouie de la mémoire française, Tobie Nathan écrit magnifiquement une épopée foisonnante et tragique, lestée du passé, forte de ses personnages, de leurs souvenirs et de leur cheminement. La Société des Belles Personnes, aux éditions Stock, le 19 août prochain.