Les psychoses de Schneider : jusquau 31 août au Macro à Rome.

Notre parcours mondial se poursuit avec cet artiste allemand qui exporte ses univers troublants au Macro jusqu'au 31 Août.

www.macro.roma.useum

Le Macro ne dort pas. On pourrait le croire assoupi, avec le retard pris dans l'extension spectaculaire de l'architecte Odile Decq, et sa programmation erratique. Et pourtant ce musée rival du MAXXI garde l'oeil ouvert sur le meilleur de la création : la preuve avec l'invitation faite à Gregor Schneider. Le genre d'hôte qui, tel le bouleversant héros du Théorème de Pasolini, ne laisse aucune réalité indemne de son passage. Sa capacité de trouble, l'artiste allemand l'a encore démontrée récemment à la Maison rouge, à Paris : il met en scène des espaces comme un nid offert à ses psychoses, un noeud traumatisant à arpenter le coeur battant. A l'honneur ici, ce héros des batailles de l'inconscient : le double, Doppelgänger dont la culture germanique est familière. Dans un musée plongé dans le noir, Schneider a imaginé un espace en miroir, qui prolonge cette fameuse maison labyrinthe qu'il a conçue en l'étouffant dans sa ville natale de Reydt. Salle de bains, chambre des parents. Cellule d'isolement (libre interprétation d'une cellule de Guantanamo...). Malgré quelques individus semblant mener là une vie imperturbable, la visite paraît presque anodine jusqu'à ce que le public, pensant partir à la découverte d'autres univers, se retrouve coincé dans un espace absolument identique. Avec ses mêmes figurants fatigués. Pas de quoi virer schizo, mais le trouble est cependant assuré : ceux qui on visité son projet similaire proposé, en 2004 à Londres, en tremblent encore.

Entre ça et Tatiana Trouvé hier, nos sens sont en ébullitions, et ce n'est certainement pas pour nous faire régresser sur le chemin de la plénitude.

Have a nice day.