De Cyril Bonin, j’avais lu, il y a quelques années déjà l’album Amorostasia, avec délectation. Cyril Bonin avait alors imaginé un monde où l’amour serait dangereux. Dans Stella, nous sommes plutôt dans la mise en abyme, et cela ne va pas être facile de vous en faire un résumé sans rien dévoiler. Taylor Davis est écrivain, c’est lui que nous rencontrons en premier lieu, alors qu’il s’apprête à terminer son dernier roman. Auteur d’un livre à succès, il peine aujourd’hui à vendre. Mais son dernier sujet, le personnage de Stella, est devenu très présent pour lui. Il s’est attaché à cette femme des années 50, trompée par son mari. Lorsqu’il tape enfin le mot FIN sur son clavier, il signe la fin de son roman mais aussi le début d’une nouvelle histoire, très surprenante. Et c’est là que l’on retrouve tout le talent de Cyril Bonin pour faire entrer avec subtilité le fantastique dans une histoire, en conserver la tenue et la crédibilité. Avant d’acheter cet album, j’avais pu voir sur le compte Instagram de l’auteur de nombreux extraits des planches, toutes magnifiques. J’adore véritablement sa manière de dessiner, très précise, et fine. J’aime ses visages très fins, voire pointus, qui lui sont caractéristiques. L’auteur en profite pour égratigner notre monde moderne, ce monde qui a soi disant rendu les êtres plus libres, et qui les enchaîne à leur téléphone portable. Mais il va encore plus loin, et si l’imagination, la création, n’était que le résultat de ce que consentirait à nous restituer la Noosphère, sorte de nébuleuse de pensées qui entourerait la terre ? Stella est un album dans lequel je suis rentrée sans savoir dans quel voyage l’auteur allait m’embarquer et le moins que je puisse dire à l’issue de cette lecture est que je ne suis pas déçue du voyage, tourbillonnant !
Lu dans le cadre de la BD de la semaine. Tous les autres liens sont chez Moka aujourd’hui !
Et en lecture commune avec Noukette !
Vents d’Ouest – mars 2020
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…