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Jungle – Miguel Bonnefoy

Publié le 21 mai 2020 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

J’ai découvert Miguel Bonnefoy grâce à ma lecture de « Sucre noir », un roman coup de coeur dont je vous parlais ici. J’ai également eu la chance d’être invitée par la maison d’édition Rivages à une rencontre avec l’auteur, un beau moment qui m’a beaucoup marqué. C’est à cette occasion que je me suis vue offrir un exemplaire de « Jungle ». Sans trop savoir pourquoi, ce livre était, depuis, resté dans ma bibliothèque, mais c’est muée par un véritable besoin d’évasion que je me suis plongée dans la luxuriante et redoutable jungle vénézuélienne au côté de ces explorateurs des temps modernes.

Le livre : « Jungle »

Jungle – Miguel Bonnefoy

Crédit photo : L&T

L’auteur : Miguel Bonnefoy est un écrivain vénézuélien, fils d’un romancier (ancien réfugié politique) et d’une diplomate, il est également professeur de français à l’Alliance française et organisateur de forums cinématographiques. Il a remporté le prix du Jeune Écrivain en 2013, grâce à une nouvelle intitulée « Icare » , ainsi que le prix de la vocation en 2015. Son premier roman « Le voyage d’Octavio » a remporté un grand succès critique.

Le résumé :  « Au mois de décembre 2014, il m’a été permis de prendre part à une expédition au Venezuela, dans l’État de Bolívar, plus précisément dans la municipalité de la Gran Sabana, pour y écrire un livre. Il était question de gravir la montagne de l’Auyantepuy, de la traverser et de la redescendre en rappel par la gorge du Diable, où se situe la cascade la plus haute du monde, le Kerepakupai Venà. Nous avons vécu pendant quinze jours au milieu d’un paysage fait de torrents et de marécages, de bois serrés et pluvieux, dans la chaleur épaisse des forêts équatoriales. Nous étions quatorze hommes. Avant le départ, je lus tout ce que je trouvais sur le sujet. Du vieux manuscrit jusqu’au traité de biodiversité, je m’enfermai dans des bibliothèques et des librairies, je rencontrai des archéologues et des géographes, des journalistes spécialisés dans les exploitations minières et des poètes de Ciudad Guayana. J’abattis le travail de plusieurs hommes pour dresser une monographie régionale de la Gran Sabana. Je dois confesser ici que, lorsque je posai le premier pied dans la jungle, je compris que mon effort avait été vain. Toutes les pages des bibliothèques ne peuvent rien devant l’architecture d’une fleur. »

Mon avis : J’ai retrouvé avec énormément de plaisir l’écriture vivante et poétique de Miguel Bonnefoy qui, à la façon des conteurs traditionnels, nous narre son périple.

Il ne s’agit pas d’un roman, mais d’un court récit de voyage. Court, mais riche de beauté. Que ce soit par la force des mots ou par les paysages fascinants qui y sont décrits.

Des noms évocateurs des lieux explorés (« la gorge du Diable« , « Angel falls ») aux conservations énigmatiques entretenues avec les guides locaux, tout est, dans ce livre, drapé d’une aura de mystère.

Au fil des pages, l’expédition prend des allures de quête initiatique pour l’auteur. Chaque foulée dans la moiteur de la jungle, chaque espèce rencontrée au détour d’un chemin, chaque nuit à contempler la voie lactée le rapproche d’une nouvelle vérité. Un réel apprentissage, en premier lieu, tourné sur son environnement, puis de plus en plus introspectif au fur et à mesure du chemin parcouru. C’est finalement pour se trouver lui-même et s’approprier une toute nouvelle façon d’écrire que Miguel Bonnefoy franchit les dernières étapes du voyage. On assiste, admiratifs, à ce cheminement métaphorique de l’auteur. En un sens, se perdre dans la jungle l’aura aider à se trouver et à surmonter ses peurs.

La plume de Miguel Bonnefoy est une véritable parenthèse d’évasion et m’a permis d’oublier pour quelques instants cet enfermement parfois anxiogène auquel nous sommes contraints en raison de l’épidémie que nous traversons. J’ai assisté, par ses yeux, à l’envol des Morphos, ces majestueux papillons bleus, j’ai respiré l’odeur riche de l’humus, je me suis laissée bercer par les croassements rauques des grenouilles.

Ce sont la grandeur et la dangerosité de la jungle qui nous sont racontés, ses mythes et légendes, ainsi que l’authenticité de sa population. On se rappelle que ce monde à part est le berceau de l’Humanité, notre terre nourricière (devant laquelle on oublie, malheureusement, bien souvent de rester humbles).

En bref : Une ode à l’environnement qui m’a fait penser à l’oeuvre de Luis Sepulveda « Le vieux qui lisait des romans d’amour » dont je vous parlais ici. Le format est parfait pour partager un bout d’aventure dans la pure tradition de l’oralité latino américaine.

J’ai, par ailleurs, relevé de nombreuses citations et extraits que j’ai hâte de partager avec vous dans un prochain article « citations littéraires ».

Je suis personnellement conquise par l’écriture de Miguel Bonnefoy et je vais m’empresser de commander « Le voyage d’Octavio », son tout premier roman.

Vous connaissez cet auteur ? Vous avez envie de lire ce récit d’aventures ? 


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