Ces dernières semaines, la Chine, épicentre de l'épidémie de coronavirus, a commencé à voir les signes d'une reprise économique, fût-elle timide, et une amélioration continue des conditions de son marché, de manière générale. L'activité du secteur manufacturier, par exemple, a "progressé en mai pour un troisième mois consécutif", alors que les entreprises ont "repris leur activité" après la fin des mesures de confinement généralisé pour lutter contre le coronavirus, rapporte Reuters.
Cependant, le confinement, qui continue dans de nombreux pays dans le monde, ajouté à une "faible demande", pourrait "peser" sur la reprise de l'économie chinoise. En effet, plusieurs fabricants sont en "difficulté", la demande extérieure ayant "chuté" et la demande intérieure restant, elle aussi, "faible" dans un contexte où les inquiétudes quant à la "progression" du chômage et la "crainte" d'une deuxième vague de contamination se font sentir, ajoute la même source. Par ailleurs, une étude portant sur le secteur des services chinois montre que l'activité a progressé à un "rythme plus rapide en mai", au fur et à mesure de la levée des mesures de confinement, souligne l'agence britannique.
Dans le secteur de l'énergie, les raffineurs chinois ont repris du service, achetant plus de brut, stimulant la demande pétrolière mondiale. Autre signe positif : pour la première fois depuis le début de l'épidémie de coronavirus, un vol transportant des employés européens a atterri samedi, 30 mai, en Chine. Et demain, un autre avion devrait partir d'Allemagne pour se rendre dans ce pays, épicentre de l'épidémie.
L'économie chinoise s'était contractée à 6,8% au premier trimestre de l'année pour la première fois depuis l'introduction des statistiques officielles sur la croissance, alors que la propagation du coronavirus et les mesures de confinement strictes paralysaient l'activité. Dans un rapport, rendu public il y a quelques jours, la banque mondiale mentionnait que la deuxième puissance économique pourrait voir la croissance de son PIB limitée à "2,3% sur l'ensemble de l'année 2020, voire, dans le scénario plus noir, être quasi nulle, à 0,1%". "Il convient d'abord de comparer ces chiffres (2,3% et 0,1%) avec la croissance de 6,1% estimée pour l'empire du Milieu en 2019.
Un ralentissement brutal est bel et bien annoncé, y est-il ajouté. Par ailleurs, pour la première fois depuis plus de quarante ans, la Chine a vu, au premier trimestre 2020, son économie effectuer un grand bond en arrière. Le produit intérieur brut (PIB) a officiellement plongé de 6,8 %, comparé aux trois premiers mois de 2019, selon les données publiées, mi-avril, par le bureau national de la statistique, un organisme chinois. Par ailleurs, des analystes de la banque Nomura ont souligné cette semaine dans un rapport que dans la mesure où la croissance des principales puissances économiques européennes et américaines devrait baisser d'environ 15% en glissement annuel au deuxième trimestre, les exportations de la Chine semblent être sur le point de chuter.
Selon eux, même si les exportations de matériel médical en lien avec le coronavirus ont augmenté au cours des dernières semaines, cela ne devrait pas "compenser" les autres défis à l'exportation. Il est également probable que cette tendance ne soit "pas durable", alors que le nombre de nouveaux cas de Covid-19 a atteint un pic et que de plus en plus de pays ont intensifié leur propre production de matériel sanitaire, ajoutent ces analystes.
Youcef Salami https://www.liberte-algerie.com/economie/une-bonne-nouvelle-pour-le-marche-petrolier-339497