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M’hamed HAMIDOUCHE, docteur en analyse économique : Aller vers l’efficience de la dépense

Publié le 03 juin 2020 par Ouadayazid1
M’hamed HAMIDOUCHE, docteur en analyse économique : Aller vers l’efficience de la dépenseÉlaboré dans un contexte particulier, le PLFC-2020 suscite un débat dans le sens où il se justifie par ses initiateurs. Il permet d'amorcer un passage d'une croissance positive prévue pour 2020 estimée à 1,80% (soit une création de richesse autour de 4 milliards de dollars US), vers une décroissance où la richesse n'augmente pas, mais diminue, évaluée à -2,63% (équivaut à une réduction de notre Produit Intérieur Brut de 5,2 milliards de dollars), c'est-à-dire une perte sèche pour notre économie de plus de 9 milliards de dollars.

Dans ces conditions, il a été reconnu que la pandémie de Covid19 a amené notre pays vers une crise économique caractérisée par un taux de croissance négatif ". Sollicité par nos soins, M'hamed Hamidouche, docteur en analyse économique, estime que "La question fondamentale posée consiste à se demander si on aurait pu mieux faire qu'une loi de finances complémentaire pour maintenir la dynamique économique, prévue pour cette année malgré les aléas du confinement ? Comme réponse, il considère qu' "il fallait aller vers un programme de relance et éviter ce PLFC 2020, car il lui serait facile de régler le souci de la balance entre les recettes et les dépenses, mais plutôt plus difficile de régler les équilibres macro-économiques avec le déclin de la consommation, de la fiscalité à la fois ordinaire et pétrolière avec la résonance du manque de liquidités Trésor, entreprises et ménages"). Selon l'analyste, "lors des circonstances exceptionnelles, la combinaison du marché financier et monétaire serait la meilleure option à prendre pour le financement de l'économie où la Banque centrale serait le premier intervenant. Et d'affirmer que "le projet de LFC de 2020 est dans une conception contraire aux pratiques internationales, où il est pensé que le budget veut régler à la fois les problèmes sanitaire et économique et financier". En fait, "l'essentiel, dans la pensée des uns est le rôle que devraient jouer les banques commerciales, d'affaires et d'investissement dans la relance économique, et pour la LFC 2020, le poids attribué au Trésor pour faire les différents arbitrages afin de sauvegarder le fondamental qui est l'emploi". Or, "la difficulté de prendre ce genre de décision où la Banque d'Algérie intervient à la fois dans le soutien de l'économie et à son financement réside dans l'absence d'un amendement de la loi sur la monnaie et le crédit, où l'intervention de la Banque d'Algérie pourrait trader les obligations du Trésor à travers la Bourse d'Alger. Cela en fonction des besoins de l'économie et de réfuter l'opération comme un jeu d'écriture comptable simple entre la Banque centrale et le Trésor pour renflouer les caisses". Aussi, souligne-t-il, "ce handicap est appuyé par l'obstacle psychique, où ce genre d'opération est qualifié d'impression de la monnaie qui incite le politicien à éviter de prendre ce genre de décision, oubliant que les bénéfices engrangés par la Banque d'Algérie grâce à ces taux d'intérêts sont rétribués au Trésor et les remboursements pourront être reportés selon le contexte économique". Sur un autre registre, le PLFC 2020 suscite le débat sur certaines questionnements "tels que les effets de la variation de certains transferts socio-fiscaux sur le niveau de vie et les inégalités, ou l'impact de certains impôts et taxes sur la croissance économique, sur la pauvreté, sur le bien-être, sur le développement durable, le secteur informel, ou encore les prélèvements parafiscaux et la distribution de la richesse, la sensibilité de l'emploi par rapport aux impôts directs et indirects, ou carrément l'impact d'une augmentation de la TVA sur les autres taxes (matrices de corrélation), le poids des avantages fiscaux accordés sur les investissements, la fiscalité des ménages à l'ère des crises économiques, les simulations (scénarios) des réformes des salaires, des barèmes sociaux et fiscaux, des aides sociales directes et indirectes". Un débat censé constituer, indique l'analyste, "un outil d'aide à la décision à nos gouvernant pour sortir de la rationalité de la dépense et d'aller vers l'efficacité et l'efficience de la dépense, car il faut partir de l'hypothèse que quel que soit le contexte économique, les ressources sont limitées". D'autre part, "il reste entendu que toute augmentation d'impôts ou de taxes a une conséquence directe sur la hausse généralisée du niveau des prix (inflation), un degré plus ou moins maîtrisé afin que certaines catégories de revenus n'aient pas subi son poids sur leurs consommations". A ce titre, avec "l'augmentation de la taxe sur les produits pétroliers (TPP) ou assimilés de 3 à 5 dinars/litre pour les trois catégories d'essence et pour le gasoil, il faut s'attendre à une hausse généralisée des prix qui affectera l'ensemble des secteurs (production ou de service), c'est-à-dire qu'on règle un problème budgétaire et on crée un déséquilibre sur notre modèle de croissance économique ", estime M'hamed Hamidouche. A propos de la révision du seuil du SNMG qui passe de 18.000 DA à 20.000 DA, il dira que cette mesure "arrange la catégorie la plus pauvre de la Fonction publique ou du secteur économique public d'une part, mais comporte une contradiction d'entassement des salaires dans les différentes catégories de travailleurs et notamment ceux entre la catégorie 10 et 11". D'autre part, "les hauts fonctionnaires rémunérés sur la base du nombre de fois du SNMG seront les plus grands bénéficiaires". Une mesure du point de vue "justice sociale, à justifier". D'autre part, "la reformulation du principe de l'IFU, de la suppression de la règle de répartition du capital social 49/51%, la non-obligation des IDE de recourir au financement local, les mesures préférentielles des tarifs douaniers (CKD ou SKD), les autorisations concernant le marché automobile sont des mesures " "qui ont un objectif noble qui est destiné à améliorer l'investissement, l'environnement des affaires et l'emploi ou de promouvoir le commerce international et les partenariats". Concernant l'impôt sur la fortune, "ce genre de fiscalité vise à maintenir une solidarité afin que les riches participent plus au financement des missions régaliennes de l'Etat". A propos de la baisse du montant minimum en devises soumis à la déclaration douanière de 5.000 euros à 1.000 euros et sans aller dans l'ambiguïté de sa pratique ou si elle relève de l'exécutif ou de la Banque d'Algérie (dans le cadre de la loi sur la monnaie et le crédit), une question reste posée, sur les motivations qui ont concouru à une mesure dont personne ne pourra estimer son impact sur le marché des devises ou sur nos réserves". En conclusion, l'analyste salue le PLFC 2020 du fait "qu'il prend en compte la dimension spatiale et attribue des avantages attribués aux régions Sud".
D. Akila

http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/154314

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