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Des projets de développement pour une planète solidaire

Publié le 21 juillet 2008 par Raymond Viger

Terre des Débrouillards
Chronique préparée en collaboration avec le magazine Les Débrouillards

Une amitié sans fausses notes
Le bidonville Nelson Mandela est l’un des plus pauvres de Colombie, en Amérique du Sud. Un orchestre de 60 enfants est en train de changer la vie de ses 30 000 habitants.

La musique pour tous
C’est Edgar Vargas, musicien de la ville de Cartagena, qui a eu l’idée d’implanter la musique dans des milieux défavorisés de sa région. Dans le quartier Nelson Mandela, on a formé un orchestre, une chorale et une troupe de danse. Les enfants qui y participent font la fierté de tout le village.

C’est le nom d’un ancien président de l’Afrique du Sud, célèbre pour avoir combattu le racisme dans son pays.

En janvier 2007, Cartagena organise le premier festival international de musique classique du pays. L’Orchestre de chambre I Musici de Montréal, dirigé par Yuli Turovsky, y participe.

À la fin d’une répétition, Françoise Morin-Lyons, violoniste, remarque des enfants au fond de la salle. Ce sont les jeunes musiciens de Nelson Mandela et leur professeur. Elle les invite à assister à la répétition suivante. Puis Françoise se rend dans leur village pour leur donner des cours. On l’accueille avec un concert de musique traditionnelle. Elle revient bouleversée par la beauté des rythmes, le talent des jeunes artistes et le dévouement de leur professeur.

Les deux orchestres se lient d’amitié
Pendant tout le festival, les musiciens d’I Musici font goûter la musique classique aux enfants. En retour, ceux-ci leur font découvrir les trésors de leur musique traditionnelle, de leurs danses et de leurs chants.

Grâce à cette complicité, les jeunes artistes du village Nelson Mandela font la manchette de tous les journaux du pays. On les invite à donner des spectacles dans la capitale, Bogotá. Ils jouent même devant le roi et la reine d’Espagne en visite en Colombie.

La renommée du village a eu une retombée bien concrète : la nouvelle mairesse de Cartagena a installé la première ligne d’électricité dans la rue principale de Nelson Mandela.

Un an plus tard
Janvier 2008. Le deuxième Festival international de musique classique bat son plein à Cartagena. Le village Nelson Mandela, lui, est en liesse. Tous, petits et grands, attendent avec impatience la venue de leurs amis de Montréal. Les mamans remuent le sancocho, qui mijote dans de grandes marmites. Les jeunes ont revêtu leur costume de spectacle.

Enfin, l’autobus fait son entrée. On agite les bannières : « Bienvenido I Musici de Montréal ». Le chœur d’enfants entonne un chant folklorique. L’orchestre local les accompagne. Les danseurs virevoltent et tourbillonnent. C’est la fête !

Les musiciens montréalais réservaient une surprise à leurs amis colombiens : deux boîtes pleines d’instruments, de partitions, de métronomes, etc. L’orchestre I Musici ne retournera pas au festival l’an prochain. Mais Françoise et plusieurs autres musiciens continueront d’envoyer du matériel et de s’y rendre pour donner des leçons.

LEXIQUE
Le sancocho est un plat traditionnel composé de viande, de manioc, de maïs et de bananes.

La cumbia est une danse où l’homme salue sa partenaire en tirant son chapeau. Celle-ci répond en tenant gracieusement sa jupe des deux mains.

Cet article est publié avec la collaboration de l’Agence canadienne de développement international (ACDI)



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