Quel effroi lorsque je croise un miroir par mégarde. Surtout le matin. La longueur des cheveux au niveau des temps n'a jamais été aussi longue de ma courte vie. En faisant du vélo samedi, vraiment pas longtemps car la roue avant de mon vélo semble ingonflable, à mon retour, j'avais des airs hirsutes insoupçonnés.
Si je voulais voler un article dans une boutique, je pourrais l'enfouir dans mes tempes.
Ça m'a rappelé de fameuses têtes du passé où le poil pouvait envelopper l'oreille absolument complètement avec style ou désinvolture.
Voici un hommage à de fameuses temps hirsutes mâles du passé et aussi du présent.
Richard Benjamin
L'acteur de New York qui s'est illustré dans les adaptations cinématographiques de Goodbye, Columbus, Portnoy's Complaint, Catch-22, qui a brillé dans Diary of a Mad Housewife et qui a aussi splendidement performé sur scène au théâtre dans des productions comme Barefoot in The Park, The Taming of the Shrew ou The Odd Couple, a eu la tempe assez intense dans les années 70.
Terry O'Reilly
Ma grand-mère paternelle était une O'Reilly. C'est la lignée irlandaise de notre famille.Toujours dans les années 70, où c'était quand même un peu le style masculin, de porter le cheveux négligemment longs pour certains hommes, il y avait cette terrible tête de chien des Bruins de Boston. Une véritable bête. Le #24 avait un bras gauche qui surprenait dans les nombreuses batailles qu'il entreprenait sur glace. Il semblait toujours être en mesure d'encaisser de très nombreux coups de poings en pleine bouille sans jamais être freiné dans ses élans pour frapper à son tour celui qu'il tenait à bout de bras. C'était gênant de savoir ce nom dans ma famille en raison de l'association publique avec cet animal. Capable de marquer 22,23, 26 et 29 buts par saison entre 1971 et 1985 et ne connaissant qu'une seule saison dans le négatif défensivement, sa dernière.
Robert Leroy "Buck" Rogers
Restons dans le sport. C'est surtout lui que j'ai eu en tête en croisant la mienne dans les miroirs. D'autant plus que si on me donnait 20 ans de plus, je pourrais beaucoup lui ressembler. Comme joueur, il était receveur, entre 1956 et 1969, jouant en Californie toute sa carrière de joueur. Robert Leroy se faisait appeler Bob et avec l'association facile pour le personnage de science-fiction des pulp magazines des années 30, on a très vite commencé à le nommer simplement "Buck". Principalement quand il a commencé sa carrière de gérant. Qu'il a fait avec les Brewers de Milwaukee entre 1980 et 1982, avec nos Expos de Montréal, entre 1985 et 1991, avant de terminer sa carrière d'entraîneur là où il l'avait passé comme joueur, en Californie, entre 1992 et 1994.
John Krasinki
Ooooh que ça aussi ça se rapproche de ce que j'ai de l'air! Krasinski est d'origine juive. Comme Benjamin. Dans les critères physiques judaïques, il y a parfois le nez proéminent et les grandes oreilles décollées du crâne. John a hérité du dernier critère. Dans le rôle qui l'a lancé dans la popularité et qui nous l'a présenté, je ne sais trop si c'était commandé pour le rôle, ou parce qu'il n'assumait pas la taille de ses oreilles, ou les deux, mais le personnage de Jim portait le cheveux assez long. Nous faisant oublier complètement ses oreilles. Ça ne l'a jamais empêché de rester charmant et même d'épouser une extrêmement charmante jeune femme avec laquelle ils ont tricoté deux filles. Si il avait honte de la taille de ses oreilles, il s'est soigné car, après le succès de The Office, il n'a jamais hésité à porter le cheveux court.
Krasinski, en temps de pandémie, a pris l'initiative de travailler des capsules gratuites sur Youtube nous remontant le moral, nous faisant rire et pleurer, nous étonnant de la beauté du monde. Je n'ai pas manqué un épisode. On a besoin de la beauté du monde.
Zac Efron
Le jeune homme de Californie a été découvert par la trilogie de Disney pour adolescent High School Musical entre 2006 et 2008. C'est peut-être en jouant aussi dans une nouvelle version cinéma de Hairspray, en 2007, qu'il a eu le goût de l'aventure capillaire. Car Efron a souvent changé de coupe de cheveux, c'est aussi le propre de l'acteur, ce qui l'a toujours bien servi avec sa belle petite gueule pour adolescentes en pleine croissance. On le verra dans 17 Again, un autre remake, New Year's Eve, The lucky One, The Paperboy, Neighbors, Dirty Grandpa, Baywatch, The Greatest Showman, Extremely Wicked, Schockingly Evil & Vile et on entend sa voix plus récemment dans Scoob!. En décembre dernier, il a frôlé la mort en attrapant un dangereux virus menaçant sa vie (qui n'était pas la Covid) en Papouasie/Nouvelle-Guinée, où il tournait une comédie. Ramené d'urgence dans un hôpital d'Australie, il s'en est tiré sans conséquence mais devait être guéri rapidement du virus typhoïde qu'il avait contracté.
Chevy Chase
Cornelius Crane Chase, jeune comme maintenant, a toujours favorisé la longue tignasse le long des tempes. Sa carrière publique a pris de l'ampleur vers 1967 quand il a co-fondé un groupe comique de théâtre. Auteur et membre de l'émission satirique National Lampoon Radio Hour dans les jeunes années 70, il y travaillera avec John Belushi, Gilda Radner, Bill Murray et Bryan Doyle-Murray (le grand frère de l'autre). Ce serait le groupe de base qui formerait aussi ce qui deviendrait l'émission culte Saturday Night Live, toujours en ondes (pré-confinement, présentement on présente des reprises). En 1975, le Time le qualifiait d'homme le plus drôle d'Amérique du Nord. Il quitte SNL en 1976 parce que sa conjointe ne veut pas quitter L.A. pour New York et entamera un bon dix ans de succès en comédie cinéma et télé.
Il sera souvent réinvité à SNL, comme auteur, invité surprise ou hôte, ce qu'il fera 8 fois jusqu'en 1997. Mais Chase vieillit mal. Il est difficile à travailler et accepte mal le monde d'aujourd'hui. Pendant le tournage de la série Community, qui le ramène légèrement au goût du jour en 2009, dans un rôle extrêmement près de ce qu'il est vraiment, ce qu'il ne comprend pas que ce soit drôle, il finira par se mettre tout le monde à dos et ne terminera pas les 6 saisons. Régulièrement il est brutal verbalement avec tout le monde et se plaint qu'il n'est pas vieux ni gay comme on écrit son personnage (non, son personnage n'est pas gay). Il est même raciste à l'égard de Donald Glover, futur Childish Gambino. Un boomer bloomished bad en manque d'humilité.
Les Beatles
Les coupables de la dérive. Les patients zéro. En 1964, lors de la première tournée du fab four, les conservateurs Étatsuniens n'en pouvaient plus de voir ses 4 garçons dans le vent avec des "têtes de filles". Lors de la première conférence de presse, on les bombardait de questions sur leurs cheveux.
"Vous ne trouvez pas que vos coupes de cheveux sont anti-américaines?" a demandé prétentieusement un des journalistes. Ce à quoi John Lennon a tout de suite répondu "C'est très observateur de votre part, nous ne sommes effectivement pas Américains".
Les questions connes ne cesseraient pas.
"Comment arrivez-vous à dormir la nuit avec tout ces cheveux?"
Ce à quoi George Harrison a tout de suite répondu par une question lui aussi:
"Comment faites vous pour dormir la nuit avec vos bras et vos jambes toujours rattachés à votre corps?"
Pour chaque réponse des coccinelles, le public de journalistes et de fans s'esclaffait comme dans un show d'humour. Les Beatles étant le charme incarné sur scène et le journaliste posant les stupides questions étant les straights-men.
"Allez vous vous faire couper les cheveux, maintenant arrivés en Amérique du Nord?"
"Je me suis fait couper les cheveux hier" a dit George Harrison avec sa tête aux cheveux longs faisant tonner de rire une troisième fois de suite la foule de fans et de journalistes.
Et taisant le sujet une fois pour toute, les journalistes ne voulant plus servir de straight-men humilié.