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Hier soir, entouré comme d’habitude par le chef de gouvernement de la Ville de Buenos Aires, qui commence à donner des signes de dissension politique tout en affichant le sourire diplomatique de circonstances quand il est à Olivos, et du gouverneur de la Province de Buenos Aires, le président argentin, Alberto Fernández a annoncé la prolongation du régime actuel de confinement avec seulement quelques mesures d’allègement pour Buenos Aires et sa ceinture, qui restent un foyer considérable de l’épidémie.
Les enfants vont pouvoir aller se dégourdir les jambes dehors mais on ne n’a toujours aucune idée du moment où ils pourront retourner en classe alors que s’approchent les vacances d’hiver, en juillet. Des commerces de proximité, fermés jusqu’ici dans Buenos Aires même parce que jugés non indispensables, vont pouvoir rouvrir en respectant des consignes strictes de sécurité.
Dans la province de Buenos Aires, les zones à forte densité urbaine comme la petite couronne autour de la capitale fédérale auront un régime différent de celui qui entre en vigueur dans les zones rurales, beaucoup plus étendues mais nettement moins peuplées.
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Le président comme les gouverneurs craignent une situation comme en Corée ou en Israël où il a fallu revenir en arrière sur certaines mesures de déconfinement. Cela se passe actuellement dans six provinces qui avaient fait trop tôt un retour vers la normale et ont dû reculer. Or les chiffres montent plus rapidement qu’avant, comme si l’épidémie avait attendu l’arrivée de l’hiver. Comme si la maladie était bel et bien sensible à la saisonnalité, une hypothèse que plusieurs infectiologues prennent de plus en plus au sérieux. Même si ceux des pays similaires, en taille et en climat (tempéré), montrent que l’Argentine ne s’en sort pas si mal, les chiffres communiqués au cours de cette conférence ne sont pas réjouissants. Le Brésil quant à lui connaît une situation hors normes mais les mesures de lutte contre la pandémie y sont, comme aux États-Unis, un chaos et un champ de bataille politique. C’est vraiment le mérite de exécutifs argentins d’avoir su faire taire leurs querelles idéologiques pour se concerter. Cette bonne entente n’était pas gagnée d’avance.
Tableau représentant le nombre de jours qu'il faut pour que le nombre de cas diagnostiqués double
On voit nettement le recul à partir de l'assouplissement du 7 mai
En revanche, quand on retire Buenos Aires et sa banlieue, le chiffre pour l'ensemble du pays est très bon.
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La mortalité pays par pays (nombre de morts par million d'habitants)
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Pour l’heure, on ne sait pas encore si le pic est atteint (les épidémiologistes l’avaient prévu à cette date approximative) ou si la crise sanitaire va s’aggraver encore, alors l’épidémie de dengue, qui court depuis cet été, n’est toujours pas endiguée et que la grippe saisonnière, pour laquelle la campagne de vaccination a déjà eu lieu, va arriver.
Ce matin, tous les journaux titraient sur ces annonces qui renvoient la phase 3 au 28 juin, soit plus de trois mois après le décret de confinement le 20 mars.
La répartition de la contagion municipalité par municipalité
comparée entre le 21 mai et le 3 juin
De toute évidence, l'épidémie gagne du terrain presque partout.
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Ainsi le bicentenaire de la mort de Manuel Belgrano (20 juin) est lui aussi dans les choux et l’anniversaire de la déclaration d’indépendance (le 9 juillet) n’est guère mieux logé. La saison de ski (juillet-août) est au minimum compromise, même si ici et là Aerolíneas Argentinas va reprendre quelques uns de ses vols intérieurs. Et je ne vous parle pas du ravitaillement de la ville de Buenos Aires où trouver de la nourriture pour faire des repas équilibrés commence à devenir très compliqué… Pour avoir l’expérience de la chose dans une ville comme Paris, je pense très fort à tous mes amis qui habitent Buenos Aires et sa couronne.
La Nación est le seul journal à consacrer sa photo centrale
aux obsèques de George Floyd à Minneapolis
Deux bonnes nouvelles dans tout ça :
- les officiels commencent à pratiquer sérieusement la distanciation physique. Il était impressionnant jusqu’à il y a quelques jours encore de voir à quel point ils se plaçaient les uns à côté des autres au cours de leurs séances de travail !
- et une équipe scientifique Conicet/Université Nacional de San Martín (dans la banlieue ouest de Buenos Aires) s’est lancée dans la recherche d’un vaccin contre le covid-19, grâce à une subvention publique de 100.000 dollars (pour de telles recherches, c’est très peu mais sait-on jamais ! Mieux vaut cela que de rester les bras croisés en comptant les morts !). C’est donc la 126e équipe scientifique qui se met sur les rangs pour cet immense défi mondial.
Pour aller plus loin : lire l’article principal de Página/12 lire les commentaires de Página/12 sur les chiffres communiqués par le président lire l’article principal de La Prensa, qui nous sert à nouveau Belgrano (mieux vaut tard que jamais) lire l’article principal de Clarín lire l’article principal de La Nación lire les commentaires de La Nación sur les chiffres communiqués par le président lire l’article de Página/12 sur les débuts de la recherche argentine sur un futur vaccin.