Magazine Beaux Arts

Exposition Julien AUDEBERT Gaël BONNEFON “Et Omnia Vasistas”

Publié le 06 juin 2020 par Philippe Cadu

Du 11 juin au 18 juillet 2020 - ouverture jeudi 11 juin à 17 heures en présence des artistes

www.vasistas.org

Julien AUDEBERT

Sur la série des " Eden "

Ces peintures qui évoquent celles du jardin d'Eden (école américaine de l'Hudson River, avec Cole, mais aussi, bien avant, Poussin, Brueghel de Velours...) en reprenant les constantes de composition, prennent pour motif des photos d'aquariums, eux-mêmes analogues populaires du tableau.
Contrairement au paysage romantique - dont il pourrait être perçu comme le dernier héritier - ici nul promeneur ou contemplateur pour donner la mesure et rendre l'identification possible ; il est impénétrable.

La série des " Eden " sont de pures images d'un monde invivable, fantasmé, inaccessible ;un monde d'avant l'homme, d'avant la technique, sans même un reflet ou une présence. Ils sont environnements hors-sols, qui synthétisent cependant les constantes du paysage pittoresque : rocher, sous-bois, chemin sinueux, ouverture sur un lointain.
Viennent aussi à l'esprit, dans ces arrangements guidés par la composition plus que par une quelconque cohérence botanique, des âges lointains d'avant l'homme.

Ces peintures évoquent enfin le danger derrière un certain discours contemporain écologiste et son inconscient de " pureté " - dans la volonté d'un retour à une nature que n'aurait jamais souillé l'homme, un monde d'avant le " pêché originel ".
Il est impossible de revenir au jardin d'Eden, si tant est que celui-ci ait un jour existé, et qu'il existe une nature viable avant sa mise en forme par la culture.

Julien Audebert

Gaël BONNEFON

Il y a chez le photographe Gaël Bonnefon une audace expérimentatrice mise au service d'une vision marquée par la chute, le tragique et les éblouissements du monde, comme une volupté du temps envisagé comme matière première.
La réalité se présente chez lui comme une suite incessante d'effacements et de métamorphoses, faisant se lever un doute sur la véritable nature de toute présence.
Les images de Gaël Bonnefon sont donc altérées, fantomatiques, ambiguës. Une tension se crée entre espaces du dehors et territoires de l'intériorité. Le traitement rock, presque sauvage, de la pellicule argentique agit sur le spectateur comme une invitation à perdre ses certitudes, et établir un autre rapport à son environnement, intense, aventureux.
Guetteur d'apparitions, Gaël Bonnefon sait que l'attention qu'il porte au plus banal sera porteuse d'inouï. Gouverné par une vision tragique, il ne cesse de reformuler, d'augmenter, de recommencer un travail commencé il y a plus de dix ans qui explore les interstices, entre visible et invisible, là où la vie ordinaire révèle ses parts d'ombres.

Galerie Vasistas, 39 avenue Bouisson Bertrand 34090 Montpellier. du mercredi au samedi de 15h à 18h30 Tél : 06 75 49 19 58

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