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La servante écarlate – Margaret Atwood

Par Felynrah
La servante écarlate – Margaret Atwood

Quatrième de couverture : La « servante écarlate » c’est Defred, une entreprise de salubrité publique à elle seule. En ces temps de dénatalité galopante, elle doit mettre au service de la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, son attribut le plus précieux: sa matrice. Vêtue d’écarlate, elle accomplit sa tâche comme une somnambule, et le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, d’échanger des confidences, de dépenser de l’argent, d’avoir un travail, un nom, des amants… Doit-elle céder à la révolte, tenter de corrompre le système?

Qui n’a jamais entendu parlé de cette série ? C’est elle qui m’a donné envie de lire ce livre. J’ai horreur de regarder une série qui existe en livre sans avoir lu le livre. Cela gène mon imaginaire… Quand je lis un livre, j’imagine beaucoup de choses, je vois dans ma tête les personnages, j’entends leur voix, leur donne un aspect… Et c’est souvent bloqué si j’ai vu le film ou la série associée… J’avoue que, ne vivant pas dans une grotte, j’avais vu pas mal d’images de la jeune femme ainsi que de sa tenue. Mais au moins, j’ai eu quelques surprises en lisant ce livre !

Donc, j’ai lu le livre ! Le livre est du pur Margaret Atwood. Une écriture que j’apprécie beaucoup, ni trop simpliste ni trop complexe. Cela se lit très bien. En plus, cette femme a un don pour imaginer des mondes..; Ils sont à la fois tellement proches de notre réalité et d’une brutalité glaçante… Il semblerait d’ailleurs que, malheureusement, elle n’invente pas vraiment mais se « contente » de compiler des données historiques, créant un univers à partir de ces réalités.

Ici, le monde de Gilead (ou Galaad) est un monde dominé par une secte politico-religieuse, très très patriarcale. Ils ont fondé une république totalitaire dans les États-Unis du futur… Afin de luter contre une baisse drastique de la natalité, ils ont imaginé un monde basé sur cette phrase, tiré de la Bible : Rachel, voyant qu’elle-même ne donnait pas d’enfants à Jacob, devint jalouse de sa sœur et elle dit à Jacob : « Fais-moi avoir aussi des fils, ou je meurs. » Jacob s’emporta contre Rachel, et dit : « Est-ce que je tiens la place de Dieu, qui t’a refusé la maternité ? » Elle reprit : « Voici ma servante Bilha. Va vers elle et qu’elle enfante sur mes genoux : par elle j’aurai moi aussi des fils. » Genèse, 30 : 1-3.

Dans ce monde, des servantes écarlates mettent à disposition leur matrice, en espérant donner à des commandants et leur épouse des enfants sains. Ces servantes ont été un jour des femmes libres. On suit le parcourt de l’une d’entre elles, Defred – ou plutôt June… qui nous raconte ce monde, ses espoirs, sa vie… Parfois, on a l’impression que passé et rêves se confondent…

Ce livre est une sorte d’hymne féministe. Lorsque je l’ai lu, j’avoue que tout en moi a hurlé… Je suis persuadée qu’il faut défendre ce que d’autres ont réussi à obtenir, que les droits des femmes, même dans nos sociétés moins archaïques que d’autre, peuvent être remis en cause… L’avortement est tous les jours remis en cause, ce droit étant, à mon sens, le droit le plus important, la preuve que les femmes sont libres de leur corps. Évidemment, d’autres droits sont fondamentaux, comme le droit de travailler, le droit de voter, d’avoir un compte en banque, de gagner de l’argent, de dépenser cet argent, de se maquiller (ou pas d’ailleurs), de s’habiller comme on l’entend bref… D’être libre d’être autre chose qu’une matrice ou un rouage du pouvoir…

Les livres de Margaret Atwood sont souvent glaçants mais celui-ci est peut-être l’un des plus brutal pour les femmes. Inutile de dire que bien évidemment, il s’agit d’un chef d’œuvre et d’un coup de cœur.


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