Capitaine, je vous en supplie, larguez les amarres et emmenez-moi vers des contrées lointaines, des îles et des forêts sauvages, d’une naïveté confondante, où l’imagination est reine et le vent porteur de souffle. Là où le jour est bondissant et la nuit est éteinte, criblée d’étoiles qui baguenaudent peinardes sur leurs voies célestes. J’ose croire qu’un tel monde d’une simplicité enfantine est encore possible. J’ose croire, et en même temps je doute. Le présent est une lutte acharnée, qui toujours doit fixer ses jalons, délimiter son territoire. Quand pourrons-nous enfin jeter bas nos masques, redevenir les êtres aux yeux de lumière que nous étions. Scintillants comme la brume dans un conte d’été.