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Impacts de la Covid-19 sur les entreprises : Les préoccupations du patronat

Publié le 28 juin 2020 par Ouadayazid1
Impacts de la Covid-19 sur les entreprises : Les préoccupations du patronat

Face aux impacts qui pèsent sur les entreprises, du fait de la pandémie liée à la Covid-19, les pouvoirs publics ont mis en place une série de mesures et dispositions, financières et fiscales, dans le but d'atténuer les effets de la crise sanitaire sur l'outil de production et sauvegarder ainsi l'emploi.

Toutefois, toutes ces mesures restent insuffisantes devant l'ampleur de la menace qui se confirme, chaque jour un peu plus, sur la pérennité de milliers de PME/PMI, par leur structure et leur fragilité. Des conséquences désastreuses dont les effets ont sensiblement contribué au ralentissement de l'activité économique, à la fermeture de plusieurs entreprises, et provoqué la perte d'un nombre très important, mais non encore défini, d'emplois, notamment dans le BTPH. Aux répercussions de la crise économique déjà en place, sont venues s'ajouter ainsi les contrecoups d'une crise sanitaire dont le processus n'est pas encore à sa fin.

Le ministre de l'Industrie a clairement spécifié que les opérateurs doivent "s'engager dans le financement des besoins de leurs entreprises et ne pas compter sur une aide de l'État qu'à titre complémentaire". Toutefois, la majorité des entreprises ne sont pas dans cette possibilité. Le président de la confédération nationale du patronat algérien (CNPA), M. Mohand Saïd Naït Abdelaziz, rappelle : "Notre économie fait face à une spirale infernale qu'il est urgent, sinon vital, de rompre, car l'incertitude du lendemain et la panique, ainsi que les mesures de confinement et de fermeture des commerces non essentiels entraînent une baisse de la consommation et des investissements." Aussi, "l'obligation faite aux entreprises de fermer a occasionné un arrêt brutal des recettes et surtout une perte d'exploitation, impossible à récupérer par un simple report des échéances et remboursements des cotisations sociales". En fait, "la forte baisse de la demande assèche les flux de trésoreries des TPE/PME, entraînant la faillite de celles-ci", fait remarquer le patron de la CNPA. Par conséquent, pour soutenir les entreprises dans ces conditions difficiles, le président de la CNPA propose d'"instruire, via la Banque d'Algérie, les banques commerciales à l'effet d'introduire des programmes de soutien d'urgence pour toutes les entreprises qui le demandent", de "reporter les échéances bancaires, ainsi que celles des sociétés de leasing, d'au moins 6 mois, sans pénalités, et supprimer les intérêts de la période".

Le président de la CNPA plaide également pour "mettre à disposition des entreprises, un accompagnement en liquidités jusqu'à 3 mois de chiffre d'affaires, pour le financement de l'exploitation afin de permettre une reprise rapide de leurs activités", ainsi que la mise en place d'"un mécanisme de crédits garantis par l'État, à l'instar de ce qui s'est fait un peu partout dans le monde". Sur un autre plan, M. Naït Abdelaziz plaide la nécessité d'"exonérer, sur deux années au moins, sans pénalités et automatiquement, la dette sociale des entreprises en difficulté", d'"accélérer le remboursement des excédents de TVA en amont et de reporter à 2021 tous les contrôles fiscaux programmés". La CNPA souligne également qu'"il y a lieu d'encourager les entreprises du secteur informel à se formaliser si elles souhaitent faire appel aux dispositifs de soutien mis en place par l'État et envisager un processus d'amnistie fiscale pour cette catégorie d'entreprises". La CNPA lance par ailleurs un appel à la "couverture par l'État, au travers de la CNAC, de la période de congé obligatoire ou de chômage technique, et à éviter les mises au chômage technique par une contribution directe aux entreprises pour prendre en charge, par l'État, 80% de la rémunération du salarié mis en congé-payé anticipé". Il s'agit, d'autre part, d'"adapter la réglementation pour garantir aux travailleurs mis en quarantaine un congé de maladie payé" et de "prolonger automatiquement la durée des congés de maladie expirant durant la période de quarantaine". En définitive, "l'État devra intégrer le fait que tout ce qu'il consentira aux entreprises est un investissement pour éviter l'effondrement du système économique", conclut M. Naït Abdelaziz. Pour sa part, la présidente de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) insiste sur le fait que "les entreprises, destinataires d'un guide sanitaire les aidant à redémarrer le travail, ont d'énormes difficultés à reprendre leurs activités", dans les conditions actuelles. D'autre part, Mme Saïda Neghza estime que "les mesures prises jusqu'à maintenant sont très insuffisantes pour une réelle reprise économique", et que par conséquent, "il faudra mettre davantage d'efforts". Et de souligner que "d'ailleurs, certaines pratiques qui ne favorisent pas l'entreprise algérienne sont toujours en pratique". Par conséquent, affirme la présidente de la CGEA, "la première action à entreprendre consiste à redonner confiance aux chefs d'entreprises, à travers la lutte contre la bureaucratie, l'amélioration de la relation banques-entreprises et une plus grande transparence dans la commande publique".


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