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#2020RacontePasTaVie - jour 183, les mouchoirs en papier

Publié le 01 juillet 2020 par Aymeric

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Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais je ne me mouche et ne m’essuie la bouche que dans du papier.

L’utilisation du tissu en ces matières me parait être d’une hérésie folle, on ne fait pas subir ça à ce dont on fait les vêtements et les draps.

La répulsion ordinaire n’est-elle pas plutôt inverse ?

Il est possible que je me trompe, mon impression n’étant basée sur aucune statistique – peut-être disponibles, sûrement disponibles même, mais l’idée d’aller les rechercher me déprime quelque peu – simplement m’est restée en mémoire la voix tout à fait dégoûtée de Jean-Pierre Léaud horrifié à l’idée de se moucher dans du papier.

Une hypothèse recevable serait que j’ai développé une forme de snobisme inversé devant la haute référence culturelle que représente La Maman et la putain (film dont s’échappait la voix tout à fait dégoûtée de Jean-Pierre Léaud mentionnée à peine plus haut).
Plus simplement je pense avoir eu plusieurs mauvaises sensations d’estomac à la vue de serviettes de table ayant servi plus d’une fois ou avoir eu le désir de me couper la main après le contact d’un mouchoir en tissu récemment utilisé et remis en poche.

Alors je sais bien ce que cette préférence a d’infiniment condamnable en ce qu’elle multiplie les déchets et entretient la polluante industrie des papiers toilette et papiers linge.
En tant qu’urbain dépourvu de compost je ne peux même pas réduire ma faute et mon empreinte carbone par quelque menu éco-geste.

Tel Chidi – mon héros – Anagonye, de la merveilleuse série The Good Place (je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé ; si tel n’est pas le cas, il faudra le faire) persuadé que sa consommation écologiquement irresponsable de lait d’amande pourrait être le principal obstacle à son installation dans le paradis, je me demande régulièrement si ma très tenace manie ne me range pas parmi les forces du Mal sur cette terre, tout au moins davantage du côté des problèmes que des solutions.

Peut-être qu’à force de travail sur moi et d’auto-sermons sévères et charpentés finirai-je par tordre cette vilaine habitude malgré les profonds dégoûts qui l’ont façonnée.
Le plus tôt serait sans doute le mieux car le temps presse (et votre patience s’use).


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