Une nouvelle revue est arrivée dans les librairies. Son titre : Par ici la sortie ! Sa périodicité : irrégulière. Le numéro 1 est fourni : plus de trente auteurs et de nombreux sujets abordés.
Les deux premiers articles soulèvent des questions comme je ne me les étais pas posées.
Dans « La valeur des vies », Didier Fassin part d’une observation : les gouvernements ont déclaré que leur priorité était de sauver des vies. Mais de quelles vies s’agit-il ? La vie biologique plutôt que la vie sociale, économique. Mais encore faut-il reconnaître que toutes les vies biologiques ne sont pas égales, d’une part, et, d’autre part, que l’excès de mortalité ne peut se mesurer uniquement au jour le jour, qu’il faudra regarder ce qui se passe dans les années à venir. Enfin, il faut aussi examiner les conséquences des politiques restrictives sur la vie en société.
Dans « Le foyer peut-il être un refuge ? », Eva Illouz rappelle que la conception du foyer a évolué dans les siècles précédents. Le confinement a révélé que le foyer n’est pas seulement, pas toujours ce lieu où l’on est bien, meublé, embelli. L'augmentation des violences conjugales pendant la période de confinement montre que "le foyer n'est vivable que s'il existe un monde extérieur où les deux sexes peuvent mener des vies séparées dont ils tirent une reconnaissance". Le confinement a montré que nous avons besoin des apparences extérieures, que nous avons besoin du monde. Foyer et monde ont besoin l’un de l’autre.