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#2020RacontePasTaVie - jour 226, trappeur

Publié le 14 août 2020 par Aymeric

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Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais enfant je me rêvais en trappeur.

Pour qui me connaît maintenant, c’est tout à fait contre-intuitif.
Ça l’était déjà alors.

Petit pouvait déjà s’observer chez moi tout ce qui deviendra plus tard l’adulte craintif et bien davantage attiré dans ses préférences et activités par le confort douillet de l’intérieur moderne que par les folles opportunités aventurières que peut offrir le grand air.

Les quelques fois où il m’est arrivé d’expérimenter des nuits en forêts ou en campagne, à la belle étoile ou à l’abri de cabanes de fortunes (mais parfois fort bien conçues et réalisées) mon esprit était trop attentif à guetter tout bruit ou mouvement porteur de grand danger qu’à profiter des conditions qui semblaient combler mes compagnons d’équipée.

Pourtant, pourtant la vie de trappeur me semblait follement attirante dans les rêveries qui pouvaient me prendre dans le confort douillet de l’intérieur moderne.
Peut-être est-ce lié à mon rapport au Canada, pays avec lequel j’ai construit une sorte de lien aussi fort que fantasmé par des souvenirs de petite enfance magnifiés et sans doute même fortement réarrangés.
(Il faudra que je vous en parle.)

Mes visions de forêts profondes au sol blanchi de neige épaisse, de maisons faites de rondins au pied d’un lac immense, cette vie d’ermite austère et valeureuse dans son incessant combat contre une nature à la fois hostile et rémunératrice, tout cela correspondait tout à fait l’image d’Épinal de la vie de trappeur

Si le goût d’une certaine solitude bien peu tempérée, déjà présent alors et plus fort encore aujourd’hui, pouvait tout à fait s’accorder avec cette vie (ainsi qu’une nette préférence pour les températures froides) pour le reste c’est tout de même assez mystérieux d’avoir pu m’imaginer à l’aise dans la peau d’un chasseur et vendeur de peau.

Plus mystérieux encore sans doute, que ces mêmes images de forêts profondes au sol blanchi de neige épaisse et de maisons faites de rondins au pied d’un lac immense, lorsqu’elles m’assaillent aujourd’hui, provoquent encore sensation de bien être et apaisement à mille lieux de la dureté plus qu’évidente de l’existence qu’elles supposent.

Je laisserai bien encore à votre sagacité, esprit déductif et fine connaissance de l’âme humaine le soin de trouver les meilleures explications à cette bizarre attirance.
Enfin, si vous en avez le loisir et l’envie, je sais bien que le temps presse et votre patience s’use.


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