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#2020RacontePasTaVie - jour 220, la corvée de pluche

Publié le 07 août 2020 par Aymeric

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Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais la corvée de pluche n’est pas pour moi une corvée.

Peut-être est-ce aussi dû au fait que je ne l’ai jamais vécu comme une brimade grimée en rite d’initiation, l’armée m’ayant jugé incompatible avec ses exigences (je crois bien vous en avoir déjà parlé).

A vrai dire, c’est même le contraire d’une corvée. En dehors de circonstances où le maniement de l’économe vient contrarier d’autres projets, c’est même une des quelques activités qui parviennent à me détendre (elles ne sont pas si nombreuses).
Débarrasser fruits et légumes de leur peau (formulé ainsi, cela donne l’impression qu’y participe un doigt de sadisme) me procure généralement une paix de l’âme sans pareil, quelque chose proche de la plénitude océanique à peine troublée par les cris de ma marmaille.

Et puis, c’est sans doute difficile à expliquer mais je ressens cette activité comme étant de la plus grande dignité. Une des seules que le général de la chanson, toujours désireux de ne pas salir son beau costume, daigne exercer.

C’est d’ailleurs curieux, quand j’y repense, que quelque chose impliquant le maniement de couteaux puisse être source de relaxation. J’ai – pour le moins – des difficultés avec ces ustensiles. Ma propension à toujours imaginer – et visualiser – toutes les catastrophes qu’un lieu, quel qu’il soit, peut générer, entre en fusion dès que sortent des lames.
Même l’apparemment inoffensif économe peut être au centre de scènes de la plus grande violence dans mon esprit paniqué.

Et pourtant tout cela cesse dès que que l’épluchage commence.
Les différentes activités liées à la cuisine ont un effet similaire mais moins puissant.
J’y manie les couteaux mais sans jamais oublier tout à fait leur dangerosité. Et puis le petit supplément de concentration qu’exige la découpe de la viande ou des fruits et légumes dénudés empêche d’accéder tout à fait à cette sorte d’extase que procure l’oubli de soi.

Malgré ces réserves la cuisine, fait partie, à un moindre niveau que la pluche vous l’aurez compris, des activités plutôt bonnes pour mon équilibre et mon humeur (à la condition qu’elle ne vienne pas contrarier d’autres projets).
Il m’arrive même de penser qu’à force de pratique il y a dans ce domaine deux ou trois choses que je ne réussis pas si mal.

Mais les plus nombreux échos favorables que j’ai reçus à propos de ma cuisine, encore récemment, sont à propos de spaghettis carbonara qu’il m’arrivait de proposer dans ma vingtaine. Et pas la version AOC bien sûr, la version étudiante et blasphématoire, pleine de crème, d’oignons et de lardons.

C’est un tantinet vexant.
Et y repenser en l’écrivant m’irrite un rien.
Je sens qu’il faut que j’aille éplucher quelques légumes pendant que le temps presse et votre patience s’use.


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