Magazine Culture
Le pitch :
« Qu’avais-je, moi, pour commencer ? Une adresse : 12 bis, avenue du Maréchal-Joffre 78800 Houilles. Je n’aimais rien dans cette localisation. »
12 bis, avenue du Maréchal-Joffre, à Houilles. C’est son adresse. Banale, comme elle. Hôpital-maison-bac avec mention : un pur esprit dans un corps frêle et l’âme perdue dans un sfumato proche de la brume du lac de Côme. Mais voilà qu’un jour, réfugiée sur son toit, Léa acte la rupture. L’été est là. L’heure des possibles. Le moment rêvé pour quitter les siens et surtout, vérifier si la banalité du lieu où l’on vit détermine la grandeur de son destin.Elle tient l’itinéraire parfait : parmi les milliers d’occurrences trouvées sur Google, quatre « 12 bis », des êtres dont elle ignore tout et veut tout savoir. 2615 kilomètres plein Sud, de Mérignac à La Colle-sur-Loup en passant par Tarbes et Biarritz, pour goûter à l’art des jardins sauvages, vivre sa vie à l’envers, rire de la colère et – qui sait ? – apprendre à aimer sa mère.
Ce que j’en pense :
Qu’est-ce qui fait que des gens ordinaires ont une destinée peut-être extraordinaire ? Si on avait la recette, peut-être y aurait-il plus de gens à la vie tout sauf banale. Mais encore faut-il prendre pour acquis que la banalité est un fardeau, une tare, un frein. Rien n’est moins certain.
Léa est une jeune fille qui a eut une vie basée sur le mensonge, l’imposture, le non dit, la maladie.... Comme tout le monde, elle va se chercher une fois qu’elle aura pu mettre à distance l’épée de Damoclès qui menaçait de s’abattre sur elle trop vite. Sa quête sera comme elle, sans fards, brute. Les réponses seront là, mais pas sous la forme imaginée et tant mieux car l’existence ne se planifie pas de A à Z. Il y a les aléas, les surprises, les autres...
Roman avec un début, mais surtout une fin ouverte sur tant de possibles que sa lecture ne laisse pas de marbre. On peut tous se reconnaître dans les protagonistes, même partiellement. Ce livre trouvera un écho et peut-être encore plus maintenant dans ce monde qui n’est plus tout à fait le même depuis le début de l’année 2020.
La chronologie est peut-être un peu rapide, mais après tout, le temps file et il serait bon de le retenir en profitant du seul qui vaille la peine : le présent.
Les masques portés par les tricheurs finissent toujours par tomber et l’important n’est pas de se morfondre, mais de vivre, de construire, de se reconstruire car la vie, c’est une succession de hauts et bas. D’ailleurs, nous aussi, on porte des masques plus ou moins opaques. En prendre conscience, c’est se réveiller, se révéler.
Suivons l’exemple de Léa qui a ouvert la porte de sa destinée en forçant un verrou, son adresse postale. On a chacun les siens alors essayons. On a tout à y gagner....