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[Critique] THE VAST OF NIGHT

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] THE VAST OF NIGHT

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Titre original : The Vast of Night

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Andrew Patterson

Distribution : Sierra McCormick, Jake Horowitz, Gail Cronauer…

Genre : Science-Fiction

Durée : 1h31

Date de sortie : 3 juillet 2020 (Amazon Prime Video)

Le Pitch :

Dans l’état du Nouveau-Mexique, dans les années 50, une jeune standardiste et un animateur radio captent une étrange fréquence. Intrigués, ils lancent un appel sur les ondes afin de chercher à comprendre. C’est alors qu’un homme les contacte pour leur expliquer que le bruit en question n’est pas du fait de l’espèce humaine…

La Critique de The Vast of Night :

Tourné en catimini, avec très peu de moyens en 2016, The Vast of Night n’arrive que maintenant via Amazon Prime Video. Sierra McCormick, l’actrice principale, ayant avoué sur son compte Instagram qu’au moment du tournage, personne ne semblait véritablement savoir si le film allait sortir un jour. Mais le voilà ! Une bonne chose, tant il aurait été dommage pour cette originale proposition certes imparfaite mais terriblement attachante, de rester dans les tiroirs…

The-vast-of-night

Quatrième dimension ou presque

Dès le début, le réalisateur Andrew Patterson donne le ton et vient raccrocher ses wagons à la locomotive de La Quatrième Dimension. L’intro rappelant (volontairement) celle du show culte de Rod Serling tandis que le reste, du propos à la mise en scène, revient régulièrement faire quelques appels du pied histoire de toujours souligner une filiation déjà évidente. Alors que l’action de The Vast of Night se déroule dans les 50’s, dans l’état du Nouveau-Mexique qui plus est, autour d’une intrigue semblant évoquer Roswell et les petits hommes verts (ou gris), difficile de ne pas voir ici une tentative attachante de nous ramener à un certain cinéma. Un cinéma plus intimiste, moins tape-à-l’œil et assurément sincère. Ce qui tombe bien car nous n’avons pas affaire à un gros blockbuster mais à une production très modeste. Andrew Patterson arrivant, avec un certain brio, à contourner les plus gros problèmes inhérents au manque d’argent, pour finalement instaurer une atmosphère immersive dans laquelle il est agréable de se laisser couler. L’action du métrage se déroulant uniquement dans 3 ou 4 lieux, dans une petite ville, de nuit, on imagine bien les raccourcis que le cinéaste a du emprunter pour créer l’illusion et force est de reconnaître que celle-ci fonctionne. À tel point que la démarche, en apparence anti-spectaculaire, finit par le devenir… d’une certaine façon. Sans gros effets numériques ni clichés trop appuyés, mais à la manière dont les bons livres ont le don de nous prendre à la gorge pour nous lâcher uniquement quand on termine l’histoire.

Zone 52

Porté par deux acteurs investis, The Vast of Night est un peu à l’image de Pontypool, le film de zombies sans zombies, dans lequel un animateur radio, enfermé dans son studio, vivait le début de l’apocalypse à travers différents témoignages de ses auditeurs. Un rapprochement facile dû à la présence d’un animateur radio dans The Vast of Night. Animateur lui aussi confronté à un phénomène étrange. Le film n’hésitant pas à prendre le risque de rester « collé » au micro de ce dernier pour nous faire lui aussi entendre divers témoignages qui, petit à petit, font monter la pression. Bon, cela dit, ici, on sort quand même du studio pour aller voir de quoi il retourne vraiment. Et bien sûr, ne comptez pas sur nous pour vous en dire plus… Production attachante, plutôt maligne et assurément audacieuse dans son déroulé, The Vast of Night est aussi un bel hommage à une certaine science-fiction minimaliste, qui loin de tout miser sur le visuel, savait faire confiance à ses spectateurs pour faire carburer leur imagination à l’aide d’évocations subtiles. Bien sûr, un tel parti-pris pourra ne pas plaire à tout le monde. Les autres par contre oublieront probablement vite les maladresses et le caractère un peu trop bavard de l’ensemble pour se laisser happer…

En Bref…

Courageux, audacieux et malin, The Vast of Night pallie son manque de budget par une sincérité et une inventivité appréciables. Un petit film de science-fiction minimaliste qui fonctionne de bout en bout, recommandable au possible. Non seulement car il prend le parfait contre-pied des productions mastodontes farcies de clichés mais aussi car il ravive un certain état d’esprit un peu désuet avec une passion communicative.

@ Gilles Rolland

The-Vast-of-night-cast
Crédits photos : Amazon Prime Video

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