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RIP Lady Annie Ross (1930-2020)

Publié le 24 juillet 2020 par Assurbanipal

Lectrices vocalistes, lecteurs chanteurs, le décès de Madame Annie Ross (1930-2020) n'a pu que vous frapper en plein coeur.

Née au Royaume Uni de parents écossais, Annabelle Alan Short alias Annie Ross chantait déjà sur scène aux Etats Unis à l'âge de 5 ans. Une vraie enfant de la balle. Actrice, chanteuse, auteure, patronne de club. Paresseux comme je suis, je vous renvoie à la lecture de l'excellent article que le New York Times lui a consacré pour sa mort à Manhattan, New York, USA, le mardi 21 juillet 2020.

Elle allait sur ses 90 ans (elle était née le 25 juillet 1930 à Mitcham, Surrey, Angleterre, Royaume Uni) ce qui est impressionnant étant donné sa vie mouvementée : le show business, un enfant illégitime avec Kenny Clarke qui était Noir et batteur de Jazz, la dépendance à l'héroïne.

Annie Ross était la voix haute du trio vocal Lambert, Hendricks & Ross qui restituait l'ensemble des souffleurs de l'orchestre de Count Basie portant l'art de la vocalise à la perfection. Dave Lambert chantait les trombones, Jon Hendricks les saxophones et Annie Ross les trompettes. Pour résumer. Sommairement.

" Sing a song of Basie " par le trio Lambert, Hendricks & Ross demeure le pinacle du Jazz vocal. N'importe quel chanteur dans n'importe quel genre musical peut apprendre de ce trio magique.

Annie Ross était suffisamment forte pour exister par elle même. Une preuve avec l'extrait audio au dessus de cet article où la voix d'Annie Ross se mêle parfaitement au saxophone baryton de Gerry Mulligan pour " I feel pretty ", standard tiré de la comédie musicale " West Side Story ".

Comme actrice, elle apparaît en chanteuse de Jazz alcoolique sous le prénom de Tess dans le film de Robert Altman " Short Cuts " (1993). Un chef d'oeuvre.

Dans la vidéo ci-dessous, enregistrée en 1959 à Chicago dans le manoir de Hugh Hefner, le patron de Playboy qui, outre la propagation d'une image de la femme comme objet sexuel, fit beaucoup contre la discrimination raciale et pour la liberté d'expression aux Etats-Unis d'Amérique, Annie Ross chante d'abord seule son " Twisted " basé sur un Blues du sax ténor Wardell Gray puis en trio avec Dave Lambert, Jon Hendricks auxquels s'ajoute Big Joe Williams pour " Everyday I have the Blues " . Count Basie est au piano avec sa rythmique habituelle (Freddie Green à la guitare, Sonny Payne à la batterie, Eddie Jones à la contrebasse) Dans le public, Tony Bennett se régale. Plaignons ceux qui ne se régalent pas avec cette musique. Bref, c'est la classe à l'état pur.

S'il existe un paradis des chanteurs, le trio Lambert, Hendricks & Ross y est désormais reconstitué pour l'éternité. Ils font swinguer les anges comme des démons. Pour les vivants, il nous reste des heures de son et d'image à savourer.

Rien à ajouter. Merci pour tout Madame Annie Ross.


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