extraits du poème « La Maye réfléchit », de Jacques Darras (éd. Castor Astral & In'hui)

C’est dans le tome VII d’un poème épique intitulé La Maye (« Petit fleuve côtier, la Maye chemine jusqu’à la Baie de Somme où elle disparaît dans la mer qui la recouvre à marée montante ») que j’ai pêché ces extraits :

« (…) voici que paraît impatiemment la Maye,, issue comme une grande, par imprégnation diffuse d’une pâture de Brailly Cornehotte pour s’en aller par Crécy, Caumartin, Machiel et Machy, Régnière-Écluse, Bernay, Arry et Rue jusqu’à la Baie. La Maye, ma Maye, je n’insiste pas. Quoique ce me soit difficile de ne pas la suivre toujours. Qui court en filigrane, moi le fil, le fils de son grain. (…) »

«  (…)Je me réveillai. Revins à moi près d’un courant, une rivière indépendante qui pénètre dans la même Baie par le Nord, après avoir coulé parallèlement à la Somme, de l’autre côté de la forêt de Crécy. Elle avait été la rivière de ma naissance. Je renaquis à son embouchure. Ainsi entra la Maye dans mon paysage. Cette petite femme nerveuse, rieuse me tint lieu de Somme et du reste. Je la pliai dans ma poche sans qu’elle protestât et faisant à pied le tour de la pointe de Saint-Quentin — écho de l’autre mais celle-ci en Tourmont —, puis de l’anse Bidard, je la haussai avec moi plus au Nord, vers l’Authie, la Canche, la Liane, l’Aa et bien évidemment l’Escaut et sa Lys. (…) »