Je ne connais pas mes nouveaux voisins. Enfin, c'est moi le nouveau pour le quartier, mais bref, je ne les connais pas vraiment. Je ne fais aucun effort en ce sens, non plus. Je ne suis pas fier de mon quartier, ni de ma maison, vous le savez, mon 450 m'exaspère plus qu'il ne me plait, et je ne cherche pas à connaître ni mon voisin de droit, ni celui de gauche. Je suis à moitié Atikamekw, donc, sauvage. Pirate dans la croisière banlieusarde.
Mon voisin de gauche, ce sont des baby boomers vivant la retraite que ma génération lui paie. J'ai croisé deux couples de baby boomers partis en vélo l'autre tantôt et comme les 4 m'ont poliment salué quand je passais de la rue à l'entrée avec ma voiture et les laissait poliment passer en vélo, avant je ne sais pas qui était le couple de voisins. Ce fût notre seul échange, des regards et un petit mouvement de tête acquiesciant de la bonhommie. J'avoue aussi que les deux fois que j'aurais pu croiser monsieur, sur le terrain, en avant, j'ai tout fait pour ne pas le faire. Afin d'éviter une conversation de banlieusards.
De l'autre côté, c'est différent. On devait lui parler. L'an dernier, une tempête de vent, de grêle, un restant de tornade qui serait une micro-tornade réelle pour St-Roch de l'Achigan, faisait tomber la trop vieille clôture de son côté au nôtre, faisant du coup s'écrouler le tout-aussi-trop-vieux gazebo qui était ici avant qu'on achète. Depuis on a racheté un gazebo et perdu beaucoup de précieux temps à l'installer. On voulait changer cette vieille clôture de bois qui penche vers chez nous et dresser la même que de l'autre côté. Comme les notaires ne savent pas à qui appartient cette clôture ils nous l'ont partagée. On était donc prêts à partager les frais et on s'était même entendu avec lui sur le modèle. Mais ce voisin
On l'a relancé à quelques reprises, on a toujours semblé le réveiller sur le sujet, et encore la semaine dernière, il avait promis de fixer une partie vraiment tombée chez nous, mais ne l'a toujours pas fait. Il est 11 jours en retard sur sa propre promesse. Une fois, il nous as aussi remercié de notre patience disant que le voisin de derrière attendait depuis 2 ans son mur de soutènement et sa clôture. Rien de rassurant. Avoir fait cavaliers seuls, tout ça aurait été réglé en avril ou mai pour nous.


Je dis qu'"on" la relancé plusieurs fois mais ce n'est pas vrai. L'amoureuse l'a relancé plusieurs fois. Et m'a fait lui texter deux fois. La deuxième je l'ai forcée à signer son nom malgré mon # de téléphone. Parce que moi honnêtement, on ferait ça l'an prochain que ça ne me dérangerait en rien. Pas besoin de plus d'étrangers sur mon terrain. Et je ne veux vraiment pas pousser dans le cul de quelqu'un à qui je ne veux pas vraiment adresser la parole. Sinon en dernier recours. Forcé.

On ne tient pas à en savoir davantage. On veut la clôture, c'est tout. Moi, la paix en général. La paix des braves. Sauvage. Atikamekw.

L'amoureuse voulait encore que je le relance. Je ne voulais pas du tout jouer le jeu. On s'est pas chicané là-dessus mais on ne s'est pas entendu. Elle lui reproche de ne jamais être dehors pour qu'on puisse lui parler, mais moi non plus, étant dehors TOUTE la journée du lundi au jeudi, je tiens peu à y retourner en d'autres temps. Je deviens hyper casanier.
L'amoureuse a donc choisi d'aller finir son livre de Joël Dicker en bikini autour de la piscine. Presque boudeuse. Et c'est à ce moment précis, frustrant pour elle, qui se sentait vulnérable en si simple élément vestimentaire, que le voisin a pointé sa tête au dessus de la dite clôture de merde pour en jaser avec ma blonde.

Et moi aussi, si je ne connaissais pas ma belle depuis lurette, j'aurais étiré la conversation plus longtemps pour rien.

Pour l'avoir dans l'oeil plus longtemps.
Je comprenais donc son envie de jaser.
Mais je ne comprends pas sa lenteur à faire avancer les choses. Je me pensais pas vite, vite sur "les affaires de maison", mais j'ai trouvé pire.
On s'enligne sur 2 ans d'attente, nous aussi. Moi, en tout cas.
On a fait 5 mois.
