Il ne s'agit pas de résumer ici un livre (présenté ici) dont la lecture suggère discussion, cheminement. En citant quelques phrases, je voudrais seulement donner envie de lire tout le texte.
Le problème de fond, c’est qu’en employant des moyens semblables à l’adversaire, nous devenons semblables à lui. Nous n’avons peut-être pas les mêmes objectifs, mais à force d’avoir les mêmes moyens, quelque chose en nous tolère l’intolérable, justifie l’injustifiable et finit forcément par trahir la décence commune.
Tout attendre de règles, autorisations comme interdictions, c’est créer des effets pervers, déresponsabiliser les hommes et les femmes, les déshabituer à se fier à leur jugement et finalement les priver de leur autonomie. (…) Ce qui importe avant tout, c’est le principe de justice, notamment sociale.
La plupart des grandes atteintes aux libertés publiques — état d’urgence, interdiction de manifester, violation du droit de grève — sont liées à une sorte d’hystérie sécuritaire qui suit toujours les moments de crise. Les choix politiques effectués sous le sceau de l’urgence médiatique sont rarement justes et mesurés. C’est pourquoi la temporalité importe tant (…).
Les communs (un espace où les ressources n’appartiendraient à personne) : ils ne reposent pas uniquement sur des intérêts individuels abstraits, mais sur des solidarités et des valeurs partagées, des règles communes.