
Je ne me serais pas précipitée spontanément sur ces "petits" livres, qui répondent tout à fait à la promesse Nathan, leur éditeur, de faire court. Tout simplement parce que je trouve les couvertures hideuses, voilà c’est dit. A tel point que j’ai mis un temps fou à me décider à en ouvrir un, comme on repousse le moment de consommer l’en cas de dépannage. Je n’étais pas en manque de lecture, donc je pouvais attendre... J’ai d’ailleurs commencé par le titre le plus rébarbatif, et qui m’apparaissait adéquat "Le plus mauvais livre du monde".
J’ai apprécié le sujet et la tournure que prenaient les évènements qui étaient racontés sans chichi par Vincent Cuvellier, mais sans concession sur le style, le lexique, la syntaxe. Je me suis prise au jeu et ai poursuivi. Avec Son héroïne, Aux ordres du coeur, Les potos d’abord. Ça s’enchaînait bien, composant une sorte de série un peu à l’instar de celles qui nous rendent addicts sur Netflix.
Comme un homme et Silent Boy m'ont tout autant satisfaite.
J'ai envie de dire qu'ils sont de la bonne longueur (64 pages). Chacun se lit en quelques heures, quasi d’une traite mais pas forcément, et il est très agréable d'avoir le plaisir d’y revenir.
Sincèrement bravo ! Les éditrices (Mélanie Decourt, directrice éditoriale du secteur Fiction et Alice Aschero, responsable éditoriale des romans français) ont su choisir leurs auteurs et ceux-ci leurs thèmes, illustrant idéalement la base-line de la collection, C'est maintenant que tout se vit. Chacune des histoire est un récit initiatique plus ou moins intense ou percutant, qui raconte un moment charnière de la vie d'un ou d'une ado d'aujourd'hui, tout en s'inscrivant dans une forme d'universalité. Par exemple des premières vacances entre amis sans parents, l'agression d'une jeune fille dans les transports en communs, la découverte d'un secret de famille, ou encorel'usage des réseaux sociaux.
Je trouve juste dommage que la sortie officielle ait été programmée le 3 septembre alors que voilà d’excellentes lectures de vacances qui auraient pu semer de jolies graines dans les cerveaux de la jeunesse.
Et puis je suis aussi un peu dérangée (même si j'en comprends parfaitement l'enjeu) que la série cible les "lecteurs décrocheurs". J'espère bien sincèrement que les autres, les accrochés, ne se sentiront pas exclus parce que ce serait vraiment dommage de les priver de ces sucreries littéraires. Et même que les adultes auront la curiosité de s'y plonger, pourvu que leurs enfants fassent exactement ce que je faisais quand j'étais une jeune maman, laissant traîner les livres sur les marches de l'escalier conduisant aux chambres, ... où ils finissaient par se retrouver comme par hasard.
Des trois formats (texte, audio et numérique) je me suis satisfaite du premier, par habitude, par simplicité, puisque je les avais sous la main, par honnêteté intellectuelle aussi car je tenais à comparer ce qui était comparable, donc en restant dans mes habitudes de lecture (même s’il m’arrive de céder au numérique pour sa praticité lorsque je pars en voyage à l’étranger). Du coup je peux dire sans sourciller que c’est un coup de coeur. Le numérique est sans doute inévitable et le mode de "lecture" audio est un atout supplémentaire.
L'éditeur a eu raison de viser l'accessibilité, en terme de format et aussi de prix (8 €). C'et une bonne idée que de permettre d'écouter la version audio, parfois lue par l'auteur. Et si la lecture sur tablette a la préférence du lecteur il peut l'obtenir via l'application Nathan Live après avoir scanné la page qui présente la couverture du roman, au début de l'histoire. Et du coup bénéficier aussi des interviews des auteurs-trices et d'articles étayant les sujets des récits déjà parus…

Les titres de la collection Court Toujours, chez Nathan :


Parmi les plus connus : Le grand saut, U4 ou encore Nos éclats de miroir. On peut retrouver toute son actualité sur : http://florencehinckel.com


Chez Nathan, il est l’auteur de la série Wonderpark.


On peut retrouver toute son actualité sur https://gaelaymon.com/






Il vit à Bruxelles, où il tient une boutique de livres d’occasion consacrée à l’univers de l’enfance.
Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de © Philippe Matsas, © Christian Delépine, © Émilie Hautier, © Astrid di Crollalanza