Histoires d'images, de Robert Walser (éd. Zoé)

De ce petit livre, on aimerait parfois que les toiles soient plus grandes, qu’on voie la balançoire et les plis de la robe du tableau de Fragonard, dans l’ovale qu’on devine le regard perdu de la fille qu’un garçon courtise un peu gauchement, qu’on comprenne pourquoi l’auteur s’intéresse au berger aperçu derrière la lectrice et au droit au bonheur qu’il revendique pour chacun.e, qu’on perçoive la solitude dans le cercle des fous de l’asile peint par Van Gogh, qu’on puisse entrer dans les forêts… Mais on lit avec plaisir les descriptions, les dialogues qui naissent entre Olympia, par exemple, et l’auteur, ou, plus loin, entre un peintre et son modèle. On sourit de son récit à propos de Bruges et de l’art belge,  et de sa façon d’écrire qu’il se réjouit de paraître subtil. La peinture, les tableaux qui sont à l’origine de ces écrits, soit parce qu’il les a sous les yeux, soit parce qu’il s’en souvient, sont le prétexte pour Robert Walser pour parler de plus que les tableaux eux-mêmes. Le véritable sujet, c’est lui.