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Costumes féminins de la fin de 1786 et de 1787. Seconde partie : Davantage d’ampleur décontractée et de simplicité dans le costume, et abandon progressif du corset.

Par Richard Le Menn

Cet article suit le précédent celui intitulé : Costumes féminins de la fin de 1786 et de 1787. Première partie : La mode de sortir dehors en chemise et bonnet de nuit, et en redingote d'homme ! J'y présente aussi des gravures de la revue Magasin des modes nouvelles, françaises et anglaises de 1786 - 1787.

Certains éléments de la tenue des merveilleuses et des incroyables du Directoire (1795 - 1799) sont déjà en vogue avant 1795. C'est le cas pour la mode des cheveux courts chez les hommes, et chez les femmes l'abandon du corset et une certaine recherche de simplicité. Évidemment, pour nous cela ne ressemble pas vraiment à des 'tenues simples'. Pourtant cela l'est, comparé à ce qui précède : les immenses robes à panier, les multiples ornements des tenues, le corset... Tout ceci est progressivement abandonné. Chez les hommes, c'est encore plus prégnant, avec notamment la fin de la mode de l'habit à la française... Cela sera peut-être le sujet d'un autre article. Pour le moment, voici quelques merveilleuses (ce substantif est déjà en usage bien avant le Directoire) d'avant la Révolution de 1789.

Costumes féminins de la fin de 1786 et de 1787. Seconde partie : Davantage d’ampleur décontractée et de simplicité dans le costume, et abandon progressif du corset.
La gravure de gauche est du 10 décembre 1786. Elle représente une dame " couverte d'une pelisse, & portant un manchon ". La pelisse est un manteau doublé ou garni de fourrure, et le manchon tient les mains au chaud. Elle est décrite avec : " une robe à l'Anglaise, de satin violet tout uni, &, sous cette robe, un jupon de satin blanc. Sur le col, un fichu de gaze tout uni, attaché par-devant avec un nœud de ruban blanc. Elle porte une pelisse de satin bleu, doublée d'une peau de renard noirâtre, garnie sur les bords de larges bandes de pareille peau, & retenue sur le devant avec un nœud de ruban blanc. Ses mains, couvertes de gants blancs, & ceintes de bracelets, garnis de médaillons, ornés de chiffres [sortes de blasons en lettres initiales entrecroisées] ou de portraits, & entourés de diamants, sont enfermées dans un manchon de peau de renard noirâtre, orné dans le milieu d'une queue de renard blanc, & de quatre taches blanches très-larges, & surmonté d'un nœud de ruban violet. Elle est coiffée d'un bonnet monté à la Paysanne de Cour, fait de gaze découpée à petits dessins, & garni d'un fichu de même gaze, dont les bouts tombent en barbes par-derrière. Ce bonnet est entouré d'un ruban violet satiné, bordé en chenilles, couleur queue de renard, qui forme deux nœuds, un par-derrière & un par-devant. Ses cheveux sont frisés en tapet, & laissent échapper, de chaque côté, quatre grosses boucles, qui tombent sur deux rangs inclinés. Par-derrière, ils sont relevés en chignon pendant très-bas. Ses souliers sont de satin violet, falbassés d'un ruban blanc. " Réflexion personnelle d'un végétalien : Pauvres renards !

Costumes féminins de la fin de 1786 et de 1787. Seconde partie : Davantage d’ampleur décontractée et de simplicité dans le costume, et abandon progressif du corset.
À droite, le personnage appartient à la seconde planche de toujours la même revue, mais datée du 20 février 1787. La gravure est signée de Duhamel d'après Desrais. Cette jeune femme porte un habit de bal masqué, avec un domino de taffetas : " Ceux que l'on porte le plus cette année, sont de couleur queue de serin [une sorte de jaune]. Les années précédentes, on les portait noirs, puces [une sorte de gris foncé], ou d'autres couleurs sombres ; cette année, on les porte de couleurs éclatantes, ou de couleurs tendres, roses, lilas, gris de lin, violettes, queue de serin, coquelicot, blanches, &c. Les années précédentes, on les portait unis ; cette année on les porte garnis de gazes, de rubans & de guirlandes de fleurs artificielles. Il n'y a que les masques qui se mettent sur la figure, qui n'ont pas varié. La Femme représentée dans cette Planche, porte un Domino de taffetas couleur queue de serin, garni, sur sa capote & sur les devants, d'une guirlande de roses artificielles, & en bas, d'un falbalas de gaze blanche, & de deux guirlandes de roses artificielles. Son Domino est attaché par deux gros nœuds de rubans roses. Elle est frisée tout en petites boucles détachées sur la tête. Deux grosses boucles, de chaque côté, lui flottent sur le sein. Par-derrière, ses cheveux sont relevés en chignon plat, tombant très-bas. À ses oreilles, pendent des boucles d'or à la Plaquette. Ses mains sont couvertes de gants de peau blanche. De la droite, elle tient son masque noir luisant, ayant une longue barbe de taffetas rose. Ses souliers sont de satin rose, falbalassés d'un ruban de satin blanc. "

La gravure ci-dessous est de la même revue et de la même date. Elle suit la précédente. Sa description est succincte : " Robes en chemises (de taffetas puce ou vert), liées d'une ceinture autour du corps, & d'un ruban sur chaque bras ; chapeaux de paille, garnis de fleurs artificielles, ou chapeaux garnis de gazes & de rubans au Diadème ; boucles d'oreilles d'or à la Plaquette ; fichus-chemises [...] "

Costumes féminins de la fin de 1786 et de 1787. Seconde partie : Davantage d’ampleur décontractée et de simplicité dans le costume, et abandon progressif du corset.

Nous avons là les robes en chemise évoquées dans le précédent article. Ce qui est surtout étonnant, est le fait que le corset soit ici remplacé par une simple ceinture, ou par rien pour le personnage de droite. On remarque que la ceinture de la jeune femme de gauche est nouée assez haut, presque sous la poitrine. Sous les merveilleuses du Directoire, celle-ci est juste dessous la poitrine.


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