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Les nuits d'été, de Thomas Flahaut (éd. de l'Olivier)

Publié le 03 septembre 2020 par Onarretetout

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« Mehdi, montre-lui ». La référence à L’établi, le livre de Robert Linhart, dit non seulement l’usine mais aussi sa fin proche. Thomas, Louise sa soeur, Mehdi son ami depuis l’enfance, subissent dans leurs corps déjà fatigués par les nuits de travail, la violence de l’usine, des machines. Mehdi et Thomas ne se voyaient pas travailler là même où leurs pères s’étaient usés. Ils y sont pourtant, autour de machines, nommées Miranda, qui les asservissent. Et ces machines vont être démontées et l’usine vidée. Louise, qui a continué des études, comme le souhaitaient ses parents, doit mener une enquête sur la situation des travailleurs frontaliers. Le pays, c’est Montbéliard et alentour, et la Suisse. Le texte passe du béton à la forêt, des hommes dont la couleur des T-shirts dit la fonction à quelques bêtes apparues furtivement, renard, biche… « Thomas se dit que pour sentir l’esprit d’une époque, il suffit d’écouter la musique sur laquelle on danse.(…) Cet été, on danse sur des musiques tristes. » Des générations ont travaillé ici, à la Rhodiacéta, désormais une ruine, puis chez Lacombe, qui vient d’être vidée. « Dans cinquante ans, personne ne se souviendra qu’elle a un jour existé.(…) Le mot usine ne subsistera peut-être dans le lexique qu’à l’état de fantôme… » Les ouvriers, qui faisaient une oeuvre, ont été remplacés par des opérateurs dont on n’attend que des opérations et qu’on jette sans ménagement. 

Combien de temps vivent les usines ? Les cheminées ? Les ouvriers ?


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