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Mademoiselle

Publié le 11 septembre 2020 par Paulo Lobo

Les brumes se dissipent lentement au fur et à mesure que le jour se lève... Il est temps de prendre la cape et l'épée et de s'élancer vers l'inconnu. Il y a beaucoup de gens sur la place, que se passe-t-il ? Les masques  cachent leurs visages. Ils sont pressés, il y a comme un danger dans l'air...

Ah oui c'est vrai, les masques sont devenus les alliés incontournables de nos concitoyens dans les espaces publics, dans les magasins, cafés et restaurants.

J'ai du mal à les supporter.

Ils m'empêchent de voir les êtres pleinement, parfois même d'identifier des amis. 

Dans les rues ou dans les allées des supermarchés, je croise certaines personnes que j'ai l'impression de connaître. 

J'hésite à les aborder, de peur que ce ne soit pas celui ou celle que je pense. 

On est tous comme ça, en train de jouer à une grande mascarade, en train d'obéir aux consignes de sécurité.

Comment un individu peut-il préserver sa singularité face à cette chape de plomb ? 

Alors moi, j'essaye de regarder les gens dans les yeux. Je m'efforce de fixer très directement le regard de l'autre. Et d'y mettre du sentiment, de l'humour, de la joie.  

Dans le regard, il y a la beauté, la bonté, le pardon, la colère, la révolte, la tristesse, l'envie.

Moche comme tout, le masque est un anti-ode à la poésie. Il casse l'ambiance. Il m'offusque. Il est aussi dérangeant qu'une centrale nucléaire posée dans la nature.

Je ne sais pas ce qu'il me cache le masque, je ne sais pas comment nous pourrons en venir à bout, comment nous pourrons lui échapper.

Il est le grand ballon blanc qui colle à la peau de ceux qui tentent de s'évader. 

Il est le sparadrap qui vous bâillonne la bouche. 

Le masque est une arme de dissuasion massive. 

Mademoiselle


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