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Exposition “Archipel oublié” – Tarbes

Publié le 12 septembre 2020 par Philippe Cadu

Du 17 septembre au 31 octobre 2020

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Cette exposition, imaginée entre hommage et questionnement à un moment où les problématiques écologiques et de biodiversité sont devenues centrales, tente d'explorer au travers des œuvres contemporaines de la collection des Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse la richesse des représentations et les questionnements qu'elles peuvent induire
Avec les artistes : Gilles Aillaud, Silvie Defraoui et Chérif Defraoui, Sophie Dubosc, Rolino Gaspari, Philippe Hortala, Glenda León, Myriam Mechita, Jacques Monory, Abraham Poincheval, Aldo Spoldi, Patrick Van Caeckenbergh, Carmelo Zagari

et des œuvres de la Donation de M. Daniel Cordier, Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle ainsi que du Frac Occitanie Montpellier.

L'animal a souvent été utilisé comme miroir et reflet de l'âme humaine mais également comme source de caricature et d'inspiration pour les artistes. Qu'il soit mythologique telles que les chimères et autres représentations anthropomorphes ou qu'il soit utilisé par les grands textes religieux comme symbole iconographique symbolique, il amuse, fascine, se double de crainte et mauvais présage, fait peur. Il nous ramène par effet de miroir à nos instincts les plus primitifs comme ont pu l'écrire Aristophane dans ses comédies et La Fontaine dans ses fables avec sa verve critique qui dénonçait les convenances sociales de son époque.

Mais à l'aube du XXème siècle, un autre attachement à l'animal s'est fait jour au travers de sa possible disparition. Ce début de siècle est marqué en effet par des phénomènes au travers desquels l'homme a définitivement changé la nature en environnement (biotechnologies, OGM, réchauffement climatique). Comme le disait Bruno Latour dans une tribune parue dans le Monde en 1996, "le progrès scientifique n'a jamais cessé d'inventer ses propres monstres, créatures mixtes entre nature et culture qui ont fait de nous des "peuples qui n'osent plus manger de la viande de peur devenir fous". L'animal a su prendre alors une nouvelle force politique que certains artistes contemporains tentent de défendre et d'illustrer dans leur travail. L'animal est passé d'une position d'Être à protéger à celui d'Être à respecter comme il a été proclamé en 1978 dans la Déclaration universelle des droits de l'animal. Le mieux vivre de l'animal, son respect, son exploitation intensive, sa biodiversité, ses transformations génétiques, son commerce, ses trafics, ses massacres, sa captivité, son dressage sont autant de champs d'actions et qui sont dénoncés de plus en plus par des associations, d'intellectuels, des politiques et bien évidement des artistes. Une conscience collective s'est muée et un nouveau chemin semble se dessiner.

Tel un bestiaire en voie de disparition, cette exposition est l'occasion pour le public de découvrir ou de redécouvrir des artistes contemporains majeurs ou émergents sur la scène nationale voire internationale. Ainsi sont regroupés des artistes qui au travers de ces représentations ne manquent pas de nous questionner sur le monde dans lequel nous vivons et son devenir.

En se mettant en dialogue, ces œuvres remplissent la mission essentielle d'une institution telle que les Abattoirs, à la fois musée et Frac : partager au présent et avec un large public un héritage artistique, inspirer les artistes dans leur recherches et penser, avec le concours de l'art, le monde d'aujourd'hui et le projeter dans le futur. Pour que ces représentations ne deviennent pas le cimetière d'un monde disparu mais belle et bien cette nouvelle arche de Noé que nous transmettrons aux générations futures.

Dans le cadre du programme "Sans réserves - Les 20 ans des Abattoirs"


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