Par manque d’amour, j’ai usé ton corps.
Les voiliers sont partis, le sable dort encore,
Et la maison éteinte ne répond plus. Un ciel
D’ailleurs est venu, blanc, sourd au milieu des plaintes
Du vent, que nous faisions pour échanger de loin,
Nos cris d’amour de prisonniers, nos grands mots vains.
Je ne regarde plus la mer, je suis le sel.
Sèche-toi encore un peu sur mes mains qui tremblent.
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Philippe Léotard (1940-2001) – Pas un jour sans une ligne (Les Belles Lettres, 1992)