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Critique Mesdames : Grand Corps Malade se conjugue au féminin

Publié le 14 septembre 2020 par Linfotoutcourt

Mesdames fait entendre la voix des femmes grâce à la musique, Grand Corps Malade y partage l'antenne avec pas moins de 10 dames.

Grand Corps Malade s'entoure de muses aux profils singuliers et surtout, différents. Mesdames conjugue la femme au pluriel pour rendre compte de la variété de cette gente passée sous silence. Il réinvite alors Véronique Sanson, plonge Laura Smet dans la musique - même si elle parle plus qu'elle ne vocalise... ou présente de nouvelles voix peu connues telles que Manon et Alicia.

Cette variété se ressent naturellement tout au long des 10 pistes de Mesdames. Soucieux d'accorder la place qu'elle mérite à cette gente, Grand Corps Malade leur laisse le devant de la scène. Cet album se construit dès lors sur les singularités vocales de chacune, du timbre cristallin de Louane à la voix nouée de Camille Lellouche. Mais aussi instrumentales, de l'électro bien lourd de Suzane aux violons des sœurs Berthollet. Toutefois, si la vie se caractérise par son inconstance, l'on attend d'un album un minimum d'harmonie. Mesdames surprend à chaque morceau, mais se révèle au final assez hétéroclite.

Critique Mesdames : Grand Corps Malade se conjugue au féminin
© Yann Ohan / Anouche productions

Toutes les femmes de ta vie

Ode aux femmes, à leur courage et à leur beauté, le morceau Mesdames ouvre sur un album par définition engagé. Mais pas trop non plus. Des grands mouvements tels que #MeToo ou des femmes ayant marqué l'histoire ne sont pas évoqués. Il se penche plutôt du côté du quotidien, de la femme que l'on côtoie, croise ou fantasme. Seul Pendant 24h révèle les problèmes de fond de la société. Grâce au procédé astucieux de l'échange de corps, Grand Corps Malade et Suzane redécouvrent la vie sous le prisme de l'autre genre.

Ainsi, la femme ne se résumant à la maternité, aucun titre ne lui est dédié; seul Une Sœur fait écho à une figure féminine familiale. Je ne serai que de trop la présente comme l'amante d'un soir. Ou elle représente un cœur à prendre dans Un verre à la main sur fond de synthétiseur entraînant jusqu'au bout de la nuit. En somme, Mesdames se place sous le signe de la symbiose; hommes et femmes sont complémentaires. Les vers flattent indéniablement l'oreille, mais Grand Corps Malade n'est malheureusement pas au top de sa forme.

Cette légère baisse de qualité ne s'accompagne heureusement pas du rebut de ses sujets de prédilection. La maladie et la vie en cité s'immiscent alors dans cet album. Et la crise actuelle lui inspire Confinés, un titre complémentaire à Effets Secondaires. Celui-ci porte la voix des enfants, en général peu entendues, sur la redéfinition du quotidien lors du confinement.

Mon amie la femme

Mesdames se réinvente à chaque titre, le mariage de la voix grave de Grand Corps Malades aux plus aiguës de ses invitées séduit indéniablement. Cet album engagé né des inégalités entre hommes et femmes s'envisage alors comme une lueur d'espoir en ces temps tourmenté. Une initiative humaine qu'on ne se lasse pas d'écouter.

Mesdames est sorti le 11 septembre 2020.


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