L’air intérieur est jusqu’à 10 fois plus pollué que l’air extérieur. Nous sommes exposés à des composés organiques volatils nuisibles qui provoquent : yeux qui piquent, éternuements, fatigue, irritation de la gorge, maux de tête, toux, allergies, maladies respiratoires et cardiaques, baisse du niveau de productivité au travail ou encore hausse de l’absentéisme et diminution de l’attention dans les salles de classe. L’impact sur les individus est si grand, que la qualité de l’air intérieur est devenue une préoccupation mondiale majeure baptisée « le syndrome du bâtiment malade ». Une pollution qui n’a cessé d’augmenter ces dernières décennies avec l’utilisation accrue de matériaux de construction synthétiques, entre autres.
QAI : un paramètre de plus en plus sous surveillance
Avec l’arrivée prochaine de la RE 2020, « la qualité de l’air intérieur va être de plus en plus suivie, contrôlée et monitorée : des mesures seront à faire régulièrement pour prouver qu’elle est saine. D’ailleurs, on voit déjà apparaître dans les appels d’offres, des engagements avec pénalités financières si certains polluants dépassent des seuils fixés au contrat pour la phase d’exploitation, explique Xavier Gauvin, Expert Technologies et Innovation par les Usages à la Direction Innovation et Développement Durable de Bouygues Construction. Tous les bâtiments sont concernés par la qualité de l’air intérieur et pour ceux qui reçoivent de la petite enfance, une réglementation impose déjà un suivi de certains polluants. Proposer des logements sains n’est pas une option et cela concerne tout le monde ! Les études scientifiques montrent clairement qu’il y a un impact sur la santé même si les effets indésirables peuvent mettre plusieurs années à apparaître. Les choses évoluent et vont encore beaucoup évoluer. Voici ce qu’il faut retenir à ce jour en trois points. »
- Le renouvellement de l’air intérieur : indispensable même dans le neuf
La qualité de l’air est un enjeu sanitaire mondial à la ville comme à la campagne. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, cela ne va pas en s’améliorant. Les nouveaux bâtiments étant aujourd’hui de mieux en mieux isolés, le risque de concentrer des polluants à l’intérieur du bâti est augmenté. C’est pourquoi il est essentiel de maitriser le taux de renouvellement de l’air intérieur.
- RE 2020 / crise sanitaire… il y a comme du changement dans l’air
À compter de l’été 2021, la réglementation environnementale (RE2020) va succéder à la RT 2012 pour les constructions de logements neufs. Son but ? Lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, en diminuant les consommations énergétiques et en conservant davantage la fraîcheur dans les bâtiments. Parallèlement, cette nouvelle réglementation souhaite faire évoluer la notion de bien-être et de confort dans l’habitat : consommer moins, se sentir mieux ! Raison pour laquelle, la qualité de l’air intérieur y est mentionnée. Il y a d’ailleurs fort à parier que la crise sanitaire va faire bouger les lignes de ce texte réglementaire encore en concertation !
Pour le moment, deux choses sont envisagées :
- L’obligation de remettre une attestation portant sur le système de ventilation installée. La raison ? Près de 50% des VMC sont mal installées d’après le CEREMA*.
- Privilégier des systèmes de VMC très efficaces énergétiquement, c’est-à-dire qui permettent un renouvellement d’air important tout en étant très peu énergivore.
- Influer positivement sur la qualité de l’air, c’est une question de choix
Sur quoi faut-il miser concrètement ? En premier lieu, des matériaux de construction et d’ameublement faiblement émissifs pour le sol, le plafond, les murs et le mobilier intérieur… La ventilation est également très importante : dimensionnement, positionnement des entrées d’air pour un balayage efficient, filtration et mise en œuvre. Tout compte ! D’ailleurs, pour aider les différents usagers du bâtiment à mettre en place les gestes pour conserver une bonne qualité d’air intérieur, Bouygues Construction a réalisé un guide des bonnes pratiques (choix des produits d’entretien peu émissifs, choix du mobilier, comment aérer les pièces, etc.).
* D’après les résultats des contrôles d’application de la réglementation aération conduits par le CEREMA.